Il me fallait trouver une personne fiable, digne de confiance pour que je lui confie mes pokémons, pendant une période indéterminée. Mais où cela m'avait-il emmené ? Où allais-je ? Je n'avais même pas terminé de visiter une région et me voici dans une autre, sans aucun renseignement, j'étais déboussolé, ou presque.

Un panneau, c'était tout ce que j'avais trouvé : "Pension du Joyeux Magicarpe au Sud." Parfait ! Je ne pouvais rien trouver de mieux ! Je me dirigeai vers celle-ci, content de ma découverte et joyeux. Les paysages avaient l'air de se ressembler, tout était vert, le sol parsemé d'herbe, les arbres, les plantes, et peut-être même certains pokémons dissimulés dans la végétation, je ne les voyais pas clairement.

Droit devant moi, un jeune homme redressait et déplaçait plusieurs mannequins, était-ce le gérant de la pension ? Il faisait à peu près ma taille et était brun, plusieurs mèches venaient lui cacher une partie de son visage.

- Bonjour, c'est bien ici la pension ? m'adressai-je au jeune homme.

J'étais à deux mètres du personnage encore inconnu à mes yeux. Il me semblait, au loin, avoir aperçu un pokémon plutôt imposant, il était rouge et jaune. Comment appelait-on ce pokémon, déjà ..? Brésa ... gali ..? Bref, passons.

De l'endroit où j'étais, je pouvais apercevoir l'enclos, vide. Je commençais à m'inquiéter et à me poser toute sorte de questions. La pension, était-elle peu connu ? A éviter ? Avait-elle peu de réputation ? Ou est-ce que le gérant était désagréable ?

- Oui ! Bienvenue à la Pension du Joyeux Magicarpe ! Je m'appelle Calder Arawak, mais vous pouvez m'appeler Cal.

Mon hôte afficha un sourire, après avoir dérapé et être tombé dans une flaque, à première vue, il était maladroit, voire très maladroit. Mais il s'était relevé immédiatement pour me souhaiter la bienvenue et se présenter, montrant un air de sympathie.
Toujours aussi inquiété par le mystérieux silence dans l'atmosphère, le propriétaire de la pension me rassura, assez pour que je lui fasse un peu plus confiance, si en plus on rajoutait son air de politesse, celui-ci devait être plutôt agréable.

- Ne vous en faites pas, Monsieur. Le métier d'éleveur est devenu assez difficile avec toutes ces Teams de brigands, peu de gens font confiance aux étrangers à présent.

Des brigands ..? Ce mot m'inquiétait encore plus, car qui disait brigand, disait vol de pokémons. Mais raison de plus pour trouver une pension à laquelle faire confiance ! Celle-là, en était-elle une ? Un mini-questionnaire s'imposait, mais est-ce que je devais me fier aux apparences ? Prudence est mère de sûreté. Avant toute chose, je devais me présenter convenablement.

- Enchanté, je m'appelle Renton. Je vais être direct, mais ... Des pokémons ont-ils déjà été volés ? Ici même ?

J'avoue avoir été on ne peut plus embarrassé de prononcer cette question, mais il me fallait la poser pour en être sûr, même si ce n'est que les apparences ... On ne pouvait entendre que le bruit du vent, ce dernier était agréable, et l'atmosphère reposante.

- Voulez-vous manger un bout ? Votre voyage a dût vous fatiguer.

- Euh ... Non merci, ça ira.

En réalité, j'étais affamé, suite à un long chemin que j'eus parcouru. Mais ce n'était pas le plus important, et cela pouvait bien attendre ...

- Enchanté, je m’appelle Renton, se présenta le jeune homme aux cheveux bruns. Je vais être direct, mais… Des pokémons ont-ils déjà été volés ? Ici même ?

A cette question, Calder repensa à Goupix. Des sbires Magmas avaient tenté de voler ses pensionnaires, dont une petite renarde atteinte de Fièvre Rouge, une maladie très grave parmi les Pokémons de type Feu. Elle avait succombé à sa maladie durant le raid. Par chance, Terrence avait réussi à stopper les voleurs et à récupérer les deux autres Pokémons saints et sauf, mais il n’avait pas été assez rapide pour sauver la Goupix. Cal avait déjà vu de nombreux Pokémons mourir durant ses voyages, dont l’ancienne compagne de l’un de ses plus fidèles amis, mais ça lui faisait toujours un petit choc quand ça arrivait. Il n’oubliait jamais un Pokémon, et encore moins sa mort.

- Non monsieur, du moins pas avec succès, répondit Calder, gardant son éternel sourire. Des brigands essayent de temps en temps de venir, mais ils sont chassés avant de pouvoir s’enfuir.

Calder pointa le seul chemin menant à la Pension depuis la ville.

- La Pension est placée entre des montagnes, et le seul accès pour quitter la route passe par Acajou. La police de la ville arrête les voleurs quand ils les voient passer, donc les raids sont rares. Eh puis, j’ai Terrence et Rhys pour garder la pension.

Un énorme grognement en direction de Renton se fit alors entendre. Calder se retint de rire de justesse, et fit signe au dresseur de le suivre.

- Venez, c’est par ici.

Il marcha tranquillement jusqu’à la Pension et ouvrit la porte, faisant signe à Renton d’entrer, et entrant derrière lui. Il lui fit signe de l’attendre un peu et se dirigea à toute vitesse vers la salle de bain, laissant Ren seul avec un Terrence portant un tablier rose et passant le balais, devant un comptoir à peu près rangé et débarrassé des feuilles qui trainaient lorsque Calder était sorti. Le Brasegali se contenta de regarder le dresseur de son air sévère, l’examinant des pieds à la tête, avant de reprendre sa corvée. Calder réapparut après quelques minutes, propre comme un sou neuf, les mèches encadrant son visage trempée et se collant à sa peau. Il tenait également une assiette avec ce qu’il restait d’un gâteau acheté en ville, et entreprit de couper deux parts, une pour Ren et une pour lui. Cal pointa ensuite de la main les quelques diplômes et photos qui ornaient le mur derrière le comptoir.

- Comme vous le voyez, je suis diplômé de l’école d’Eleveurs, et j’ai aussi un diplôme de secouriste Pokémon. Cela doit faire maintenant… euh… quatre ans que j’exerce, si je me souviens bien. J’ai passé deux ans à apprendre sur la route, et deux ans ici, à la pension. Je suis également en train de faire des études pour devenir Médecin Pokémon. Les photos, ce sont des photos qu’on a pris avec mes anciens clients lorsqu’ils ont récupéré leurs Pokémons. La Pension n’est pas encore très connue, on doit batailler avec celle de Doublonville, mais on est équipés en cas d’urgence. Je voyage également beaucoup, donc vos Pokémons pourront s’entrainer ailleurs qu’à la Pension. J’ai découvert que les Pokémons préfèrent se battre dans la nature plutôt que dans un enclot, et sont beaucoup plus productifs ainsi.

Cal fouilla parmi le tas de papiers qui restaient sur le comptoir et en sortit un contrat, comportant toutes les closes d’assurance, et où il suffisait d’écrire le nom du client et des Pokémons et la signature des deux partis.

- En cas de graves problèmes, la Pension se charge des frais, et vous pouvez même être remboursé. Vous pouvez récupérer vos Pokémons à tout instant, et je suis joignable par téléphone vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

Calder sentait que Renton était hésitant. Il lui expliquait donc tout ce qu’il y avait à savoir sur le Joyeux Magicarpe afin de le rassurer. La Pension avait besoin d’un client, afin de payer les factures et gagner en notoriété grâce au bouche-à-oreille. Ca serait bête d’en perdre un par manque de confiance.

HRP: