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Fun fun fun ! Laviandia, la ville des plaisirs interdits, et je n'allais sûrement pas m'en priver. Si vous saviez ce que ça fait, de passer quasiment en quelques jours quasiment d'un porte-monnaie aussi léger qu'une plume au compte en banque d'une SuperStar adorée et acclamée de partout, même la musique de casino diffusait dans les haut-parleurs mon nouveau titre que je chantonnais avec fierté.

Oh, qu'est-ce que je suis en train de faire ici ? Dans un casino où l'argent coule à flot alors que je n'ai vraiment pas besoin d'en gagner ... Eh bien, la route, en partant de Mérouville était quelque peu morne. On voulait absolument me faire passer sur une croisière de luxe avec les rivets et les poteaux de l'estrade géante sur laquelle moi et les autres Vocaloid avaient fait le show dans la capitale d'Hoenn. Rin et Len refusèrent tout d'abord, et je m'alliais férocement à eux, nos deux petites têtes blondes avaient un mauvais souvenir de la mer et préféraient rester sur la terre ferme. Finalement, c'est en avion qu'ils partirent après négociation avec le maître du Groupe qui se résigna en entendant les menaces persuasives des jumeaux. « Vous ne voulez pas ?Très bien, Rin ? / Oui Len ? / Un avion, avec des ailes jaunes ! / Exactement, voilà ce que nous voulons ! / Et nous le voulons maintenant è3é / Parfaitement, sinon on démissionne, et Miku viendra avec nous. Hein Miku ? » Je n'ai pas pu retenir ce fou rire en les voyant se débattre, rouges comme deux pivoines pour avoir absolument un jet privé, Lin, la plus âgée rajouta qu'elle voulait également un sorbet au citron, tandis que Ren son frère rajouta que le vendeur de sorbet devait également voyager avec eux dans le cockpit.

Ces deux petits avaient du tempérament, et finalement ils obtirent l'avion après quelques minutes de négociation. On ne refuse rien à Rin et Len, encore plus lorsqu'il menace de déserter .. Bien qu'ils ne le feront jamais, du moins je ne le voudrais pas, j'aime tellement ces bout de choux. Kaito .. Ah, Kaito ... Lui restait silencieux, comme d'habitude, et j'attendais de savoir le moyen de transport que choisirait mon beau prince charmant pour le suivre à mon tour. Hihi .. Quoi de mieux qu'un voyage, rien que nous deux pour se rapprocher de lui ? « J'irais par la mer. » Sitôt sa réponse donnée, je m'empressa de choisir également la croisière, mais il me regarda de haut .. Avec ses yeux qui me scannent toujours comme des lasers, je détestais quand il faisait ça, j'avais l'impression qu'il pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert .. Je baissais alors la tête, intimidée, gênée « Finalement .. Je vais accompagner Rin et Len. ».

J'étais tellement triste, blessée. J'en suis sûre .. Maintenant, il me déteste, je ne sais pas pourquoi, et je n'en ai aucune idée .. Les mauvaises langues racontent que c'est parce que je lui fait de l'ombre au sein du groupe, je serais trop célèbre à son goût et donc évidemment, un frein dans sa progression artistique. Ma tête baissée, et mon coeur qui s'émiettait comme du papier de verre je n'ai pas pu m'empêcher de pleurer mais je ne voulais pas qu'il me voie dans cet état, alors j'ai essuyé mes larmes avec mes manches détachables, et je l'ai regardé, les sourcils froncés. « Très bien ! Je .. Je n'ai pas besoin de ta compagnie, imbécile ! De toute manière .. je .. snif, je te déteste, idiot, idiot, IDIOT !! »

Et je suis partie en courant, seule. Vers les grottes sombres à l'est de Mérouville, je ne me suis pas retournée. Je ne voulais pas croiser son regard hautain ni l'entendre feindre l’incompréhension .. Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à le détester vraiment ? Ce serait tellement plus simple, au lieu de ça, je pense à lui quand je ferme les yeux, quand je m'endors, je rêve du son de son coeur qui bat pour moi, de ses bras qui m'enserrent. En vérité, c'est moi qui suis idiote, idiote d'aimer un type aussi rustre et bourreau, je vais le détester maintenant ... Du moins je vais essayer .. Mais il est tellement séduisaaaaaant, kyaaaa !

De fil en anguille, accompagnée par mon manager en costume qui naturellement m'avait suivi pour s'assurer qu'il ne m'arrive rien «Miku .. Tu ne veux vraiment pas faire demi-tour ? Cette grotte n'est pas rassurante. ». Autant dire que ma décision fut catégorique, et lorsque j'ai aperçu le casino de Lavandia, j'ai fonçé dedans, dégainant ma carte avec un compte en banque illimité puis je me suis dirigée vers la fameuse machine à sou.

-Yeeeeeah ! J'ai gagné, regarde ça, je suis riche, riche !

Je l'étais déjà, et il n'y avait aucun triple 7 sur les trois rouleaux mais seulement trois Gobou, ce n'était pas un gain très important. 10 Pokédollars tout au plus, ce n'était rien en comparaison avec ce que j'avais déjà gagné. L'affront de Kaito, le coup qu'il m'avait porté au coeur était tellement douloureux que je dissimulais ma peine derrière des rires bruyants, et la troupe s'ameuta autour de moi « Hé, c'est Miku ! La SuperStar. »« Quoi, t'es sérieux là ?» « Elle joue au triple 7 ... Pourquoi elle fait ça, elle est déjà riche non ?» « Ouai'p, en tout cas .. Elle est plus mignonne qu'à la télé. Miku !! Je peux avoir un autographe, moi c'est Simon. » En cet instant, les médias pouvaient bien venir, prendre des photos. M'insulter le lendemain dans la presse de dépenser mon argent comme une sotte, je n'en avais plus rien à faire, l'amour de mes fans comblaient temporairement ce creux que j'avais dans le coeur, je savais que ça n'allait pas durer, mais au moins ça me soulageait, j'étais aimée. Pas pour ce que je suis, pas pour la fille derrière ce masque de gloire, plutôt pour ma musique, ma voix et ma beauté mais après tout, qu'est-ce que ça change ?

-Oui, bien sûr ! Simon, et toi ? Hum .. Hop, et voilà, quelqu'un d'autre ? Hop, attendez. Je fit une pause, retirant le stylo du bras d'un de mes fans qui voulaient que je lui signe sur la peau, et j'actionnais la manette pour refaire tourner les roulettes.

Mon manager lui se sentait en moins en moins rassuré plus le monde autour de moi formait un arc en ciel rond dont j'étais l'épicentre.

-Miku .. Allez, ça suffit ! On s'en va.
-Non Wrental, pas encore ! Mes fans me veulent, ils m'aiment EUX au moins, et pas pour l'argent que je rapporte, pas vrai ?!

Ils acquiescèrent dans un grand « OUUUUI ! UNE CHANSON, MIKU ! » Mon manager s'éloigna, maugréant des insultes à mon égard car il ne pouvait strictement rien faire sinon attendre que mes caprices de star cessent. Un employé du casino m'apporta alors un micro, et je me dirigeais avec un large sourire vers le comptoir, montant dessus et prête à mettre le feu dans la salle. Un feu qui me ferait oublier tout mes soucis l'espace d'une chanson.

La chanson n'avait pas commencé, mais je tremblais déjà d'émoi. Excitée comme une puce, je tenais le micro de mes deux mains, dandinant mon corps de droite à gauche lentement en attendant le début .. Mes couettes bleues me suivirent dans le mouvement, frottant contre le dos de ma mini-jupe tandis que je parcourais de mes yeux la salle, bizarrement .. J'étais heureuse et malheureuse, je pensais à Kaito .. C'était de sa faute si j'avais besoin d'en arriver là.

J'étais triste, vraiment. Ce succès, je l'appréciais, n'importe quel artiste aimerait être reconnu pour ses talents, je chante bien, je danse bien, je suis mignonne et agréable, j'en suis consciente, tout comme le fait que je suis un produit de marketing. J'enchaînais les concerts, on se souciait de mon état seulement lorsque je ne pouvais pas chanter car ma voix, comme un instrument se cassait et lorsque j'étais trop fatiguée pour me mouvoir énergiquement sur scène. Bien sûr, ça arrivait rarement, j'avais de la chance .. Mais ça arrivait parfois, et là on se demandait pourquoi je souffrais.

Un code barre. Est-ce que tout ceci allait durer encore longtemps ? Deviendrais-je une artiste et intégrerais-je le panthéon, la première place du podium au point de devenir une légende même des années après ma mort, est-ce que tout mes disques se vendraient aussi bien qu'aujourd'hui ? Un engrenage vivant, une machine distribuant des Pokédollars contre du son, mon manager était quelqu'un de bien, avant, il était quelqu'un de bien.

Mais je pleurais derrière ce visage radieux et ce sourire, mon coeur saignait. Wrental est mon meilleur ami, on chantait ensemble lorsque nous étions enfants sur des karaokés, il remarquait le moindre sentiment, décelait les soucis me concernant avant même qu'il n’appairasse. Du haut de la scène, il me fixait d'un air rancunier, l'air furieux, parce que j'allais sûrement apparaître d'une manière indésirable dans les revues le lendemain et que ça allait gêner ses projets, ses contrats.

Kaito me rejetait parce que je lui faisait de l'ombre. Wrental, étouffé par l'argent avait probablement déjà oublié qu'avant d'être sa cliente, sa star, un jour lointain j'étais sa plus fidèle amie ... Et pourtant je souriais, je débordais d'une joie navrante tout ceci pour eux. J'approchais le micro de ma bouche, l’entrouvrant légèrement, mais aucun son ne sortait, je réalisais une nouvelle fois que ma vie derrière ces paillettes s'écroulait lentement, pierre par pierre. J'ouvris une deuxième fois la bouche, dégageant mes cordes vocales et reniflant les larmes qui voulaient tomber, mes yeux étaient humides, je souriais toujours mais d'un air triste ... avant de prononcer d'une voix sincère :

-Si vous saviez comme je vous aime ... Mon public. Parfois, il existe des combats qui ne peuvent être gagnés, même avec tout les efforts du monde.

Je resserrais l'étreinte sur mon micro. L'amour de Kaito, en dépit de tout mes efforts, de mes tentatives de séduction où finalement je me ridiculisais, de toutes ces fois où mes « Je t'aime ! » se brisaient, pour se reformer dans un cinglant « Idiot »et autres « Je te déteste ! ». Je dirigeais mon regard vers un employé du magasin, ils avaient sans aucun doute la chanson que je voulais faire partager dans leur bibliothèque.

-"Love is War".


La musique progressa lentement, envahissant la salle par les haut-parleur posté en hauteur sur les quatre coins de la pièces. Un son synthétique résonnait, me berçant avant que je me donne moi-même le décompte, lorsque l'instant de distribuer mon âme se fit sentir j'expulsais cette haine, qui se transformerait en soudaine pulsion, une rage chantée qui donnerait tout son sens à ce flot de panaché de solo de guitares sur un fond déchaîné de batterie.

Mou ikiba ga nai wa
Kono koi no netsuryou

De la peine, les paroles étaient lentes. Morne, d'un ton las, la musique me correspond parfaitement, je suis cette chanson ... Et soudain, je le hais, lui et moi sommes tellement, différents, je suis folle de lui mais pourquoi ?! POURQUOI ?!

Aah ... !!!

J'ai le regard sévère, je balance mon corps vers l'avant, le relevant aussitôt. Des gestes du bras vif et brusque, comme si j'étais en train de me battre pour vivre, de me battre pour qu'il m'entende lui dire mes sentiments, je serais cruelle et sans pitié, je te tuerais si c'est la seule raison pour que tu puisse m'aimer. Ma botte claque sur le comptoir, mes fins doigts écrase le micro et je secoue ma tête sur le coté, faisant virevolter mes couettes vers le coté, mes longs serpents d'azur s'agitent frénétiquement dans ce hochement de tête.

Haiiro no kumo
MONOCHROME no kensou
Hizashi wa kageri
Yuugure wa iro wo kaete iku

Je continue de chanter. Et le refrain qui s'approche, ma voix au timbre aïgue et légèrement informatique, grésillantes HURLE de plus en plus, le casino n'est plus du tout fun. Les mains se lèvent, ils ne connaissent pas tous la chanson mais la plupart peuvent bredouiller le refrain, ce sont mes soldats et je leur raconte, ce champ de bataille géant, cette guerre des sentiments.

Hajimeru no yo
Kore wa sensou
Ureshi sou na kimi wo miru nante
Setsu naru koi
Sore wa tsumi
Misete ageru
Watashi no omoi wo

Après le refrain, je lève bien haut mon micro. J'ai un grand sourire sur le visage, j'ai crié ma colère !! Et tout le monde l'entendit, même Wrental me regardait maintenant la bouche grande ouverte, ça faisait bien longtemps que je n'avais pas mit autant d'intensité dans une chanson. Finalement, je ne devais pas détester Kaito de me repousser, mais plutôt le remercier de me donner cette niak, cette force qui partait du ventre et sortait de ma bouche dans un cri de guerre déchirant !!

Les mots se répètent, certains changent. Mais je garde toujours le même entrain, je suis forte, je suis une chanteuse talentueuse, une danceuse hors-pair, pas forcément grâce à l'entrainement, ni grâce à mes talents, mais grâce à vous, grâce à eux qui me soutiennent, qui m'accompagnent dans mes chutes .. Je pleurerais si ça ne m'empêchait pas de chanter.

... Koi wa moumoku
Kimi no kuchizuke de me ga sameru no

La musique s'arrête, et moi je baisse la tête. Serrant le micro contre ma poitrine, ma prestation est terminé et se solde par un lourd silence .. Puis une ovation qui fait vibrer les murs du Casino, l'acoustique est tellement rude que mon manager, isolé du public se bouche les oreilles. Alors Wrental ? Tu vois .. Je suis encore libre, je suis encore MOI ! Et puis je rit, je passe ma main au travers de celles qui me sont tendues, certains exultent de joie en me touchant. Ils sont fous de moi, et je suis folle d'eux, tout est si parfait, alors pourquoi est-ce que j'ai ce noeud dans la gorge et ces larmes sur mes joues.

-Merci .. Je .. suis .. désolée .. Je sèche mes larmes avec ma manche noire, elles s'imbibent de ma peine. C'est juste que ... vous .. êtes tellement géniaux et je .. C'est dur de parler, plus que de chanter alors. Merci .. Merci à tous !!!

Alors je saute de la scène pour rejoindre mon manager. J'ai eu quelques flash pendant ma prestation, sûrement des appareils photo qui traînaient par là, mais je n'ai pas de souci à me faire maintenant étant donné la qualité de ce show improvisé, et puis après tout je suis une SuperStar ! Wrental est un peu désorienté, partagé entre l'admiration qu'il me voue pour tout ceci, et la frayeur que je viens de lui causer. Pour ne pas lui laisser le choix, je le serre simplement très fort dans mes bras, sans dire un mot .. Et il comprend, car il pose une main sur ma nuque et me serre également tendrement, ça faisait tellement longtemps qu'on n'avait pas fait ça que je commençais à croire qu'il avait abandonné son amitié envers moi.

-Tu est complètement folle, Miku. Il me le chuchote tout en relâchant son étreinte, j'ai le temps de voir un sourire en coin sur son visage avant de m'écarter.
-Je sais ! Dis-je en riant d'un air malicieux, lui adressant un clin d'oeil.

Soudain, deux hommes m'interpellent. Probablement des journalistes, mais il ne me présentent aucune carte indiquant leur boite, bizarre ! Apparament ils veulent que je les suive, je regarde Wrental qui acquiesce d'un signe de tête, en sa compagnie j'arrive devant un homme un peu plus grand que la normale. Mes fans eux sont occupés à faire la fête, en essayant de m'attraper et les vigiles du casino essaient avec plus ou moins d'efficacité de remettre de l'ordre, si certains retournent sur les machines à jeux beaucoup gardent la vision sur moi.

-Mes salutations messieurs. Je suis Wrental Gateïo, le manager de miss Hatsune.
-Bonjour, je suis Miku Hatsune !

Je m'incline rapidement, impressionnée devant la stature de l'homme qui dégage quelque chose de grand, de noble, ce n'est pas un simple journaliste .. Je ne sais pas encore qui il est, mais mon petit doigt me dit que ce n'est que pour un bref temps, en m’inclinant je fouette malgré moi avec mes longues couettes un des sbires de ce grand garçon aux boucles d'or et aux beaux vêtements. Confuse, et désolée je me contente d'un évasif Zut ! en couvrant mon visage avec ma main, rougissante.

Vraisemblablement. Ce garçon aux cheveux d'or était quelqu'un dont la gestuelle et l'apparence étaient sans doute liés à une rare noblesse, est-ce qu'il venait d'une famille rigoureuse qui ne fréquentait pas les autres gens sous prétexte qu'ils étaient inférieur ? Où peut-être que c'était simplement un très bon acteur qui jouait parfaitement son rôle, je n'ne savais rien et je ne pouvais pas le savoir sans que ce grand garçon ai de lui-même délivré ces informations.

En tout cas, j'étais sûre d'une chose ! Je l’intéressais, car si il était assez fortuné pour se payer deux hommes de mains, ce n'était pas un simple citoyen, j'étais plutôt fière d'attirer l'attention d'un homme aussi séduisant et ce n'était pas là seulement ce que me chuchotait son apparence, j'avais l'impression qu'il était droit, mature et autoritaire. Attention, les fans qui me criaient des louanges n'étaient pas si moches que ça, bien sûr des monstruosité sortaient du lot tant l'apparence était horripilante mais ce n'était pas TOUJOURS le cas, je me souvenais d'un bel homme aux cheveux de jaïs. C'était vraiment un jolicoeur et j'avais un léger faible pour lui, rien à voir avec de l'amour .. Mais il était mignon.

Tout le temps, il était dans les premières places. Il profitait des rares moments de fatigue des vigiles pour porter des fleurs devant ma loge, ma caravane, finalement je suis allée le voir après un concert, plus dans l'idée de rendre Kaito jaloux que de construire une relation avec cet inconnu séducteur. Au départ il se comportait vraiment bien, on parlait .. on riait .. et puis le premier soir il essaya de m'embrasser, j'ai refusé, mais il m'attrapa les poignets et j'hurla pour me défaire de son emprise. J'avais eu tellement peur ! Heuresement je n'étais pas très loin de la scène, et mon manager l'avait rapidement éloigné. Lui qui se disait être un fan inégalable, après que je l'ai repoussé il ne vint plus jamais à mes concerts.

Et par dessus le marché, Kaito n'avait pas du tout l'air de la jalouser ...

-Mes salutations. On me nomme Gilgamesh.

Du coup, lorsque Gilgamesh se présenta. Je gardais tout de même une réserve, même si je n'avais pas l'impression qu'il représente une menace pour moi, surtout dans un lieu comme le casino qui était tout bonnement bombé d'un maximum de monde ! Mon manager lui, resta silencieux quelques instants avant de je ne sais pour quoi, se mettre à begayer comme si il était en train de buger.

-Gi gi gi .. gi ... Gilgamesh ?
-Wrental, est-ce que ça va ? Tu as peut-être de la fièvre ... Dis-je l'air inquiète en posant ma main sur son front.

C'était rare que mon manager se décompose ainsi. La dernière fois que je l'avais vu dans cet état, c'est quand sa grotte tante vint à la surprendre en train de voler des cartes Pokémon à son cousin quand il était tout petit. Un dur leçon mais au moins, elle avait eue raison de lui inculquer l'honnêteté, sans tout ceci il n'en serait pas là aujourd'hui, avec ce superbe costard et sa petite valise de bureau qu'il portait fièrement, sans oublier sa montre de marque Lorex qui valait, ouf ! Je ne me souviens même pas du chiffre, mais lorsqu'il l'avait eu, il n'arrêtait pas d'en parler.

-Une vraie artiste. Voilà ce que vous êtes. Moi-même, le Divin Gilgamesh, a été impressionné par votre travail. J'ai beaucoup aimé, et pourtant, je suis très dur en Art. Vous avez une voix remarquable. N'est ce pas ?

Les deux autres acquiescèrent maladroitement, ceci me fit sourire légèrement. Est-ce que c'était parce qu'il avait peur de Gilgamesh, où bien était-ce moi et ma voix remarquable qui faisait cet effet ? Nul ne pouvait le savoir, mais amusée de cette situation j'émis un petit rire discret.

-Merci monsieur ... Ah bah oui, pas de nom de famille ? Je m'arrêtais, un peu idiot et baissait légèrement la tête, abaissant légèrement ma nuque et regardant la fontaine divine de compliment d'un air perdu. ... Gilgamesh ?

Ce devait être le travail du manager de s'adresser aux journalistes et autres personnes souhaitant entrer en contact avec moi. C'est la raison pour laquelle je restais discrète et silencieuse, gardant toujours le sourire aux lèvres, moi j'étais la SuperStar, celle qu'on allait négocier et devait être la plus agréable possible, la plus mignonne, et ne donner mon avis que lorsque l'on s'adressait directement à moi. Mais là, Wrental ne répondait pas ... Alors !

-Le .. divin ... vous .. vous .. vous .. êtes de .. la ... galaxie ?
-Je vais poursuivre d'accord ? Fais-moi juste confiance.

J'improvisais, comme sur scène je prenais les devants. Le temps que mon manager se reprenne et puisse poursuivre le dialogue, je restais près de Wrental tout de même pour le rassurer, le pauvre n'était vraiment pas dans son assiette et j'étais inquiète à son sujet.

-Vous travaillez seul ? Je veux dire, a part votre manager, vous n'avez pas de groupe, ou d'obligation...?

Oh, on dirait une proposition ! Est-ce que j'allais négocier un contrat moi-même, toute seule ? Allez, essayons, qu'est- ce que j'ai à perdre et qui sait, ça serait peut-être intéressant d'être ma manageuse pendant une brève audition. Le divin Gilgamesh pouvait tout de même voir que j'étais à l'aise, car j'articulais facilement et mes mouvements de bras accompagnaient avec une assurance certaine mes paroles, l'habitude des interviews sans doute.

-Hum, non je ne suis jamais seule ! Je suis la première des Vocaloid de deuxième génération, là nous sommes en tournée dans la région d'Hoenn et si tout se passe comme prévu le concert devrait prendre place sur la plage de Poivressel prochainement, au sud. Vous devriez d'ailleurs venir ! Ce sera du grand spectacle, mon manager vous délivrera des places vip si vous le désirez.

Et puis j’abaissais soudainement les yeux vers la ceinture et remarquait un objet brillant. On aurait dit une sorte de gros bâton .. une .. une épée ? Ah ! Je comprenais maintenant les effrois de mon ami puisque je les partageais, qui était-il pour porter une arme comme ça dans la rue ? Je perdais mon assurance et bien que je restais parfaitement audible et compréhensible, la frayeur dans le ton de ma voix était discernable entre milles lieux.

-Maaaaaaais, si vous ne voulez pas ce n'est pas si grave ! C'est loin Poivressel et je ne voudrais pas vous faire déranger pour un évènement qui sera retranscrit par plusieurs caméras !

J'agitais également vigoureusement mes bras et mes couettes, est-ce qu'il allait me trancher en deux ? Aucune idée, mais m'être aperçu de l'arme me terrifiait bien que Gilgamesh ai paru comme un parfait gentleman auparavant, c'est la seule raison pour laquelle je ne fuyais pas déjà.

J'étais effrayée ! Comment pouvait-on se promener dans un lieu public avec un sabre .. c'était contre l'éthique, les citoyens allaient paniquer en voyant cela non ? Les hommes normalement, se devaient d'être rassurants, protecteurs, sauf que mon manager était encore plus dans ces délires paranoïaques que moi puisque j'arrivais encore à articuler pleinement.

C'était la vue de l'arme qui me fit prendre du recul. Autant dire que je n'avais aucune envie de finir en brochette autour d'une serpe d'or, et puis mes fans seraient tellement tristes en apprenant ma disparition. Ce Gilgamesh qui se cachait sous un pseudonyme s’appelait en vérité Nicolas Sinhopper, d'après mon manager, l'homme est véritablement effrayant mais pour une autre raison que l'arme sur se ceinture.

Je suis dans le flou, la raison de son effroi m'échappe de nouveau tandis que je parviens à comprendre que le porteur de l'épée lui-même ne se doute pas que c'est sa lame divine qui me fait perdre la tête au point de me cacher derrière un trouillard en costard. Evidemment, j'aurais du m'en douter, Wrental n'est en rien vaillant c'est avant tout un homme de chiffre, il est habile pour négocier mon image et ponctuer des contrats mais pas pour réagir assurément face à l'imprévu.

-Que se passe-t-il...?

Qu ... Quoi ? Finalement, c'est le l’incompréhension qui règne dans mon cerveau plus que de la crainte. L'homme qui se qualifie de Divin parait déstabilisé, surpris, pas autant que nous .. Mais bon, ça suffisait largement pour que j'expire un souffle de soulagement. Mon manager et moi-même ne sommes en aucun cas en danger ici, je dois avoir l'air intelligente maintenant à moi aussi m'inquiéter pour rien.

-N'ayez peur. Ce n'est pas car Gilgamesh est le chef de la team Galaxie, qu'il est dangereux.
-La team Gala ... ?
-Puis-je parler, Ô divin Gilgamesh ?

Pour la deuxième fois, et c'est une habitude lorsque l'on doit m'aborder hors des concerts lors par exemple de réunions journalistiques. Je tourne mon minois vers Gateïo pour savoir si oui ou non je dois suivre l'ami de Sinhopper, et encore une fois je dois prendre la décision seule puisque mon manager est toujours en train de buger. Si je m'éloigne sans lui, ça ne risque pas d'arranger les choses, avant de suivre l'ami de l'homme aux boucles d'or, je lui adresse un signe de tête positif et lui renvoie un sourire mignon pour lui faire entendre que ce n'est en fin de compte qu'un souci de compréhension et attrape Wrental par la main pour qu'il me suive.

-Le divin Gilgamesh est l'un des êtres les plus bons qui existes, vous n'avez pas à avoir peur de lui. Sa lame ne châtie que le Mal ! Il est sans doute l'homme le plus bon que je connaisse. Voilà. C'était mon humble avis.

Je suppose que c'était censé être rassurant. Cependant je cligne trois fois des yeux rapidement, fixant le sbire de mes yeux bordés d'azur et souligne l'air dubitatif sur mon visage. J'ai l'impression qu'en plus de sa qualifier de titre pompeux, ses amis l'adulent comme si c'était un héros, enfin, un dieu vivant sur terre. Qu'avait-il bien pu faire pour mériter ce titre et cette confiance ? Si ça se trouve, c'est vraiment un héros, et la Team Galaxie doit probablement être un groupe regroupant de vaillantes personnes qui luttent pour une même cause.

-Bien, tu peux retourner à ta place. Excusez-le. Il est un peu... Il est gentil. En tout cas, ne vous inquiétez pas. Nous, la team Galaxie, n'affrontons l'art. Nous le soutenons.

Bon, ils aiment l'art. Donc la musique, et ceux qui savent écouter les artistes et comprendre leurs travaux sont forcément des personnes avec de la lumière dormant au plus profonds de leurs coeurs. Je me promet de faire des efforts pour la suite, bien qu'ils me paraissent étranges tous là .. Exprimant un culte nomade pour une divinité qui à mes yeux n'en est pas une, mais je me trompe peut-être alors je préfère ne rien dire à ce sujet, ils proclament l'état supérieur de Gilgamesh avec autant de vivacité que je n'aimerais pas les contredire, surtout lorsque l'un d'entre eux .. porte une arme derrière son air rassurant et tout à fait charmant.

Ma franchise me pousse cependant à exprimer mes craintes, je suis comme ça ! Je suis honnête, un peu idiote sur les bords mais c'est aussi ce qui fait mon charme alors je n'ai aucune intention de corriger ça.

-Merci ! Mais je dois vous dire, c'est votre épée qui me fit sursauter, je croyais que vous étiez quelqu'un de mauvais, mais si vous aimez la musique il me semble logique que vous et moi arrivions forcément à nous entendre.

Je croisais mes mains derrière ma jupe, dandinant mon svelte corps tandis que mes couettes dansaient avec mes mouvements. Souriante, c'est comme si j'avais totalement oublié l'épée sur ses flancs, je regardais une nouvelle fois Wrental qui semblait avoir reprit un peu de raison, car il se tenait droite et serait capable d'articuler correctement.

Ainsi, je pensais, que dans un monde aussi troublé que le nôtre, il était de notre devoir d'agir pour la protection des artistes.

Je laissa Wrental répondre, après tout c'était son travail. Mon manager resserra le noeud de sa cravate, soulevant son cou et regarda Gilgamesh.

-Heum ... Bon, tout d'abord voici les places VIP pour le concert de Poivressel. Nous gardons volontairement Hatsune loin de ces ... agitations quelque peu indésirables dont les Team font parfois preuve, je n'insinue pas que vous êtes responsable cependant j'ai lu quelques articles vous concernant.
-Hein ? Des agitations ... Indésirables, de quoi vous parlez ?
-Miku ! C'est moi qui parle et tu sais que je déteste quand tu m’interromps, laisse-moi faire mon travail s'il te plait, c'est aussi mon devoir de te protéger.

Je restais ensuite silencieuse, impressionnée par l'attitude de mon manager. Mais aussi décue d'être aussi ignorante. Wrental me convia d'aller faire un tour, et je m'éloigna mais il me rattrape soudainement en se souvenant que je n'avais aucun garde du corps avec moi.

-Donc, venons-en au but. Qu'attendez-vous de nous ?

Je tenais toujours la main de Wrental, et lui ne semblait pas vouloir la déserter. C'était en quelque sorte mignon mais d'habitude nous restions distant, je pouvais sentir les tremblements dans sa main et je crois que c'était la mienne qui le rassurait et lui donnait autant de sureté dans sa voix, derrière ses grosses lunettes noirs et ses cheveux de jais. Mes yeux brillaient en le regardant .. Et si c'était lui mon prince ? Je secouais la tête vigoureusement, non ! Non, nous sommes juste amis .. Et puis je le saurais tout de même, je sais tout de lui, comme il sait tout de moi. J'étais juste un peu perdue dans mes sentiments, voilà tout.

La situation autour de moi devenait de plus en plus critique. Je sentais l'air sur mes épaules nues qui s’alourdissaient, se réchauffaient. Wrental était tellement vaillant mais aussi agressif ! Pourquoi montrer les crocs alors que la situation s'arrangeait .. Je ne comprenais pas, et puis je n'étais pas franchement habituée de me retrouver dans ce genre de situation. Une lame aussi longue impressionnerait n'importe qui, mais d'après les descriptions de Gilgamesh et de son ami il s'en servait d'abord comme d'un ornement, comme une décoration plutôt que de la manière d'une lame faucheuse.

En tout cas, le divin homme n'apprécia pas du tout la remarque de mon manager !

-Je ne suis pas ici pour parler avec un économiste, mais avec une artiste. Mongrel. Mais comme vous semblez proche de cette jeune merveille, je vais vous considérer comme un ami de cette dernière, et oublier que vous êtes avant tout un homme de nombre, et non d'art.

Outch ! Alors ça, c'était méchant, et gentil ! Enfin, un peu des deux, c'était assez insultant pour Wrental qui d’ailleurs afficha une mine désemparé en entendant les propos du blond à l'épée, je voyais bien qu'il voulait que je le soutienne en ce moment-là et que je prenne se défense. Mais je n'allais tout de même pas envoyer cet homme sur les roses tout de même, et puis surtout je devais me taire pour le laisser faire son travail bien que pour l'instant la situation était périlleuse, très périlleuse !

-Ce que je veux est simple, n'ayez crainte. Une artiste n'a rien à faire dans une guerre, donc, j'estime qu'il est de mon devoir de la protéger. J'aimerais juste que ma team, anonymement, fasse en sorte qu'aucune autre team n'attaque, ne profite, ou s'attribue le talent de cette jeune prodige de l'Art. [...] Alors, qu'en pensez vous, Lady Hatsune... ? Et vous... Euh... Votre nom ?

Outch, on me demandait mon avis. Qu'est-ce que je devais faire maintenant que mon manager était assez conscient pour articuler trois mots dans tomber dans les pommes ? Répondre où le laisse faire, je regrettais cette situation, la tension dans l'air et les pics que s'envoyaient les deux hommes, la seule fautive n'était autre que moi du moins c'est ce que je pensais. Les paroles de Gilgamesh étaient envoûtantes, je pouvais deviner que c'était quelqu'un qui aimait vraiment ce que je proposais au monde, ce fut Wrental qui parla le premier finalement.

-Wrental ... Gateïo. Et Miku ne traite pas avec des individus de votre espece, je ne suis peut-être qu'un homme de chiffre mais au moins mes mains ne sont pas pleines de sang, on s'en va Miku.

Hein ? Quoi, mais .. mais .. Non, pourquoi les mains pleines de sang. C'était horrible ce qu'il venait de dire ! Un homme aussi charmant ne pouvait pas être un meurtrier, je restais interdite en dévisageant Wrental, alertée parce la violence des propos qu'il tenait. Puis je regardais ensuite Gilgamesh, la bouche grande ouverte malgré moi et les yeux tremblants, j'étais au bord de l'explosions, les émotions en moi se mélangeait et le résultat allaient être explosifs, c'était trop pour moi.

-Wrental ! C'est vraiment méchant ce que tu viens de dire là, j'exige que tu t'excuses tout de suite !

J'hurlais en lui attrapant l'oreille, la mine rouge de honte et de colère. Tandis que lui affichait une grimace de douleur tandis que je le sermonnais, il n'arrêtait pas de rabacher qu'il faisait tout ça pour mon bien et pour me protéger mais je ne pouvais vraiment pas tolérer qu'on insulte quelqu'un de la sorte devant moi, quelque chose me disait que Gilgamesh n'était pas l'homme qu'il décrivait, j'avais peut-être tord mais en tout cas .. J'y croyais. Aussi, puisqu'il ne semblait pas enjoué à présenter ses excuses je m'inclinais respectueusement envers Gilgamesh :

-Je suis sincèrement navrée de ces accusations ... Et même si je n'ai pas saisi l’intégralité de vos ambitions, j'accepte votre aide. Après tout moi je ne crois pas que vous soyez ce que l'on dit de vous.

Répondit-je en me relevant, lui accordant un sourire sincère. Un meurtrier ne viendrait pas ici dans un casino, un tueur est quelqu'un qui déteste les gens et lui m'appréciait, ça se voyait comme un nez au milieu de la figure.