- Madame, je vous jure, j'ai rien fait !
- Et tu vas me faire avaler ça ? Je t'ai vu secouer ce gamin, dit-elle calmement en désignant le pauvre bonhomme du doigt. Tu vas lui rendre, à lui et ses copains, ce que tu leur a pris.
- Je vous dit que j'ai rien volé !

Excédée par son attitude, elle posa discrètement la main sur une de ses pokéballs. Encore un adolescent qui profitait du bas-âge des enfant pour se faire de l'argent et pokémons s'ils en avaient. Au début, ils trouvaient ça drôle de les martyriser, ils se faisaient pas prendre et ça leur profitait beaucoup. Ensuite ils y prenaient goût et prenaient de plus en plus d'argent aux petits qui venaient par là. Leur look était souvent reconnaissable : toujours par bande entre 3 ou 5 imbéciles sur leur motos et portant des vestes en cuir noir pour bien foutre la frousse à ces pauvres gamins. Et leurs méthodes dépassaient les bornes. Ils arrachaient leurs pokéballs pour les re-échanger contre de l'argent... Mais enfin, que faisait la police ! Lucy se posait toujours la question, mais à force, elle savait que la réponse était évidente : Rien. Rien du tout. Forcément, elle se sentait alors obligée de faire quelque chose. Comme dit le proverbe, on est jamais mieux servi que par soi-même. Si elle voulait que justice soit rendue, eh bien, elle rendrait justice. Point.

Port Yoneuve n'était pas une ville de tout repos, connue pour nombre de petits crimes mineurs comme des vols ou des règlements de compte entre bandes. Avec autant de méfaits, comme se pouvait-il que la police n'y soit pas sur place. Ou alors elle y était, mais elle était vraiment très très discrète. Cachée aux tables des bars, oui... Pourquoi n'était-elle jamais là quand on avait besoin d'elle ?

Elle était méconnaissable avec les habits qu'elle portait. Si ce mini-racketteur savait à qui il s'adressait, il aurait fui de suite, avec la réputation qu'elle se donnait. Finalement... Quand on y pense, il était plutôt courageux, ce gars. Plutôt que de fuir, alors qu'il avait vu la championne extrême s'approcher de lui, il préférait recevoir sa punition devant les victimes. Qu'il en soit ainsi, alors. D'ailleurs Lucy commençait à perdre patience. Il fallait en finir au plus vite.

- Je refuse de me battre contre toi. Je te laisse 5 secondes. Tu leur rends leur argent et tu vire ta sale tête de mon champ de vision, dit-elle avec une main dans le dos, tenant une pokéball.

- Pourquoi ? Z'avez peur ? Je bougerai pas de toute manière.

Elle essayait de garder son calme, mais à l'intérieur elle mourrait d'envie de baffer ce crétin. Elle ne voulait pas se battre contre lui seulement car elle n'avait aucun honneur à gagner. Il était faible. Et on pourrait croire que Lucy avait profité de sa force et de son statut pour le battre sans problème. Il n'y a aucun mérite à profiter du désavantage de son adversaire. Le garçon au blazer, lui appliquait cette règle sans aucun scrupule. Et comme la priorité de la championne était surtout de voir disparaître les ordures comme lui, elle préférait autant y perdre un peu d'honneur que de le laisser s'enfuir sans rien faire. Il a pris des risques, c'est à lui d'assumer. La reine venin lui infligera la correction qu'il méritait. En silence elle sortit la pokéball de derrière son dos et en sortit son Caratroc. Et cet imbécile ne se retint pas de rire devant ce pokémon minuscule. Elle ne réagit pas à la provocation. Après tout, ccette réaction était prévisible Il le sous-estimait, le pauvre pokémon. Pourtant c'était la base solide cette team extrême... Lui, sortit son Mentali. La petite tortue n'en ferait qu'une bouchée.

- Bien je t'avais prévenu.  

Alors qu'elle s'apprêtait à lui donner un ordre, elle entendit un bruit et regarda légèrement en arrière. Et ils croyaient quoi ces gens ? Qu'ils allaient l'empêcher de faire ce qu'elle avait à faire ? Non mais mêlez-vous de vos affaire d'abord, et il sera puni coûte que coûte ! C'est pas un guignol en tenue de flic qui l'arrêta, Lucy et sa légendaire tête de mule.

- Caratroc, tu as carte blanche.

Sur ces mots, la petite tortue ne bougea pas. C'est ce qu'on aurait pu croire. En effet elle bougeait tellement rapidement pour se faire soulever une tempête de sable, qu'on ne la voyait pas se déplacer pour des yeux peu entraînés. Et dans ce terrain couvert, le motard ne verrait pas le coup venir. Sauf si, quelqu'un venait à l'en empêcher avant que cette histoire dégénère...

Unys. Ses Pokémons qu'on ne trouve que dans cette région, sa modernité, sa densité de population très élevé, son architecture innovante, ses installations pratiques. Bref, une sorte de paradis technologique. Mais même au paradis, la criminalité à son rôle à jouer. Pour le plus grand désespoir d'Arthur, on lui avait confié une mission de base mais qui risquait d'être assez complexe, étant donné que la ville où on l'avait assigné était ... très vaste. Découragé, il avait pris l'avions pour se rendre à Port Yoneuve. C'est vrai que c'était son métier, mais lui, il préfèrerait combattre les Teams plutôt que de s'occuper de vole à l'étalage. Enfin. La sécurité et le bien-être des habitants étaient également une de ses priorités et il était consolé de pouvoir leur rendre service. Ce qui l'énervait par contre, c'est qu'il devrait laisser ses Pokémons dans leur Pokéball durant le voyage en avion. Il détestait être séparé d'eux, et ce sentiment était parfaitement partagé avec ses amis qui attendait avec impatiente l'atterrissage.

L'atterrissage, si attendue fut-il, se déroula quelques heures après le décolage. Il devait être environ midi lorsque l'avion se posa sur la piste et que les passagers purent enfin respirer l'air libre. Arthur attrapa sa petite valise : il voyageait toujours léger. Il ne prenait que le stricte minimum : une tenue de rechange, une Pokéball vide, ses papiers d'identité ainsi que celle qui stipulait qu'il appartenait à la police, ainsi qu'un téléphone portable dont il ne savait à peine se servir et deux trois potions. Il quitta l'aéroport, sortit un plan sur feuille de sa poche. Il la déplia et l'observa. Il était attendu dans un hôtel non loin du port de la ville. Il soupira, replia la grande feuille de papier et il s'assit sur un banc, profitant un moment de l'air frai. Il fouilla dans sa seconde poche et en sortit trois Pokéballs qu'il observa avec un certain pincement au cœur : les pauvres, la ville ne va pas leur plaire. Il fit sortir ses amis. Dynamo semblait assez fâché contre Arthur mais lorsque celui-ci l'étreignit, le Pokémon électrique se détendit et il profita de cet élan d'affection du jeune homme. Blitz, très jaloux comme à son habitude, se mit à piailler et le jeune policier lui caressa la tête énergiquement, comme le zèbre électrique aimait qu'il le caresse. Quand à Awa, toujours aussi discret, il vint se poser sur l'épaule du jeune homme et celui-ci lui gratouilla la tête. Lorsque les retrouvailles furent faites, le "flic" leur expliquèrent en quoi consistait leur mission.

La police de Port Yoneuve était assez méprisé par les habitants. Les gendarmes ne faisaient jamais rien, à part squatter les terrasses de café. Arthur était venu là pour renouer les liens avec les habitants mais également pour faire une grande patrouille : il devait rendre son rapport sur la criminalité dans une semaine. Une semaine coincé au milieu de la ville ... Y avait mieux comme endroit, mais le jeune homme préféra garder cela pour lui. Il se leva, prit sa valise et partit en direction de l'hôtel. Là bas, il fut accueillis comme un citoyen lambda. On pourrait presque dire que la réceptionniste, une femme d'un certain âge qui n'avait pas sa langue dans sa poche, était assez méprisante envers le blondinet qui n'y prêta pas attention. La femme lui expliqua que la police de Yoneuve n'était plus ce qu'elle était et que les jeunes de nos jours étaient des bandits. Arthur hocha la tête pour éviter de s'attirer les foudres de la vieille dame puis il monta à sa chambre. Ce n'était pas le moment de lancer un débat sur la jeunesse et les criminels. Il avait mieux à faire.

Il déballa ses quelques affaires et fouilla dans les placards. Ses trois Pokémons, couchés sur le lit qu'occuperait le jeune homme pendant une semaine, l'observaient avec curiosité. Et finalement, Arthur poussa un cri de triomphe lorsqu'il sortit une couverture assez large d'un placard. Dynamo était assez perplexe : son Dresseur n'était pas le moins du monde frileux et en plus, c'était l'été ! Le policier plia la couverture et la déposa au sol, dans un coin. Puis il leur expliqua que cet endroit serait le lit de Blitz et Dynamo. Les deux échangèrent un regard sceptique : ils avaient l'habitude de partager leur lit avec leur maître. Celui-ci sembla comprendre d'où venait le regard blasé des deux compères et il rumina :

- La dernière fois qu'on a dormis dans le même lit .. Je me suis retrouvé par terre ! En plus, on était en hiver et le carrelage était gelée. J'ai eut le rhume pendant presque une semaine, gémit-il.

Tous les quatre échangèrent un regard en repensant à l'épisode que leur contait le jeune homme, et ils se mirent à rire de bon cœur. Même Arthur les imita. Il ouvrit la porte de sa chambre, laissa passer les trois Pokémons et referma à clef derrière lui. Il dévala les escaliers, déposa les clefs à la réception et assura qu'il serait certainement revenue vers 21 heures. La vieille dame, peu convaincu, prit les clefs et souhaita bonne journée au groupe qui sortait déjà de l'établissement. Les hauts bâtiments en verre reflétaient le soleil. Les ruelles étaient étroites. Le policier, qui n'était pas claustrophobe, sentait une certaine appréhension l'envahir. Il l'ignora et se mit en route. Il observa attentivement les habitants qui se déplaçaient d'un pas nonchalant à travers la ville. Ils ont du temps à perdre, songea Arthur qui s'engouffrait dans une nouvelle rue. Pour éviter de se faire repérer, il était habillé en civil. La seule chose qui lui valait les regards interrogateurs des gens, c'étaient ses Pokémons. Seul Blitz était originaire d'Unys. Dynamo et Awa faisait profil bas. Le Goélise était perché sur l'épaule de son Dresseur, Blitz suivait à ses pieds et Dynamo, qui était presque aussi grand que le jeune homme, marchait à ses côtés, attentif à ce qu'il se passait autour de lui.

- Caratroc, tu as carte blanche.

Intrigué, Arthur regarda autour de lui. Un Combat en pleine ville ? Les gens étaient complètement fous ici ! Il finit par détecter la jeune femme qui venait de lancer cet ordre à son Pokémon. Elle se tenait face à un jeune adolescent, habillé en cuir noir. Et trois enfants se tenaient à un peu retrait. Arthur mit un petit moment à se rendre compte de la situation : les enfants se trouvaient derrière la femme, donc ils étaient sous sa surveillance, en quelques sortes. Quand à la femme, qui semblait assez fâchée, elle faisait face à l'ado. C'était un conflit, sans doute. Le policier demanda à Dynamo de contrer l'attaque que le Caratroc semblait vouloir lancer. Le Lainergie rose se plaça devant la tortue et fit barrage de son corps. Du sable s'était élevé en hauteur et Arthur ne voyait plus le motard. Il demanda ensuit à Goélise de disperser le sable avec une Attaque Pistolet à O, dirigée contre personne. Le volatile s'exécuta et bientôt, le sable disparut entièrement.

- Bonjour, commença tout d'abord Arthur. Vous pourriez m'expliquer ce qu'il se passe ? Les Combats en pleine ville peuvent être extrêmement dangereux et il serait dommage de blesser un citoyen.

Maintenant que le terrain était prêt, Caratroc se préparait à lancer son attaque Eclate Roc. Il prit son élan, rentra la tête dans sa carapace et tourna sur lui-même pour prendre de la vitesse. Son mouvement était comparable à celui d'une toupie. C'est d'ailleurs le même phénomène qui se produit grâce à ce qu'on appelle la force de précession. La toupie tourne sur un axe qui lui donne une grande vitesse. Ensuite elle peut se déplacer en restant debout pour transmettre ensuite sa force à un corps. Plus la vitesse est grande, plus l'impact est redoutable...

Il percuta son ennemi qui valsa au loin. Une puissante attaque qui avait visiblement réussi son coup. Fier de lui, il sorti la tête de sa carapace. Pendant se temps, un goélise sorti de nulle part noya le terrain et dispersa la poussière. Cela embêtait un peu Lucy mais elle décidait de ce concentrer sur le combat pour l'instant. Le sable dispersé, il voyait toujours le mentali ennemi, et l'adolescent terrorisé. Lucy voyait la même chose que lui.

- Mais qui est l'imbécile...

La suite de sa phrase était à peine inaudible. Caratroc ne comprenait pas ce qui venait de se passer. Il avait bien touché quelque chose pourtant ! Si ce n'était pas le mentali... Qui est-ce ? Quelques mètres plus loin, on pouvait voir une sorte de gros mouton rose avec quelques blessures superficielles. Quasiment rien. Il avait dû se préparer à recevoir ce choc et n'en avait tiré que quelques blessures. Un gêneur... Le combat était visiblement gelé et ne reprendrait pas tant que les spectateurs gênants ne seraient pas écartés.

- Bonjour, demanda un homme. Vous pourriez m'expliquer ce qu'il se passe ? Les Combats en pleine ville peuvent être extrêmement dangereux et il serait dommage de blesser un citoyen.

- Je sais, monsieur. Ecartez-vous, si vous ne voulez pas être blessé.

Il l'avait bien cherché en même temps. Et Lucy comme à son habitude, avait répondu avec tact, toujours aussi provocante. Avec un peu de chance, il s'en irait et les laisserait tranquille. Elle fit signe à son pokémon, comme quoi elle pouvait continuer le combat. Caratroc lui se remit tranquillement dans sa carapace, préparant une nouvelle attaque. Bizarrement... l'adolescent avait l'air de réfléchir, avec un sourire malicieux sur les lèvres. Le mentali était toujours en position de défense, jusqu'au moment où son maître lui donna discrètement l'ordre de faire la victime terrorisée. Et c'est ainsi qu'il s'exclama :

- Monsieur, aidez-moi !

Puis il courut vers le nouvel arrivant en le serrant dans ses bras, désespéré.

- Sauvez-moi de cette folle, je vous en supplie ! J'étais moi là, tout seul, puis elle est venue et elle m'a attaquée !

Lucy n'en croyait pas ses oreilles. Etait-ce une hallucination, ou le vandale venait de la dénoncer comme étant la responsable de cette magouille ? Il était plus intelligent qu'elle ne le croyait. Son acte des plus justes venait de se retourner contre elle. Elle s'imaginait maintenant en train de nier ce que disait le garçon en suppliant l'homme de croire la championne. Pathétique... Lucy ne se rabaisserait pas à ça. Et de toute façon, qui croirait un enfant ? Elle savait qu'elle était sur le droit chemin. Elle s'en sortirait s'en avoir à briser sa couverture.

Malheureusement, une partie de cette histoire était vraie. Il n'a pas cherché la jeune femme. C'est elle qui est venue de sa propre volonté pour protéger ses enfants et lui régler son compte. Eux, ne disaient rien et restaient dans son dos, terrorisés. Il ne voulaient pas s'en mêler. S'ils le pouvaient, ils partiraient loin, loin, loin... Mais en même temps, ils voulaient récupérer ce qui leur appartenait.
Lucy se contenta de garder les bras croisés et de répondre :

- Par la folle, tu entends l'imbécile de 14 ans à l'esprit dérangé ? Je ne pensais pas qu'à ton âge, on doutait de son genre pourtant... dit-elle, ironiquement.

Le garçon continuait de rester auprès du jeune homme, cherchant sa protection. Il faisait semblant de pleurer. Il était doué en théâtre, mais quelqu'un d'habitué pouvait facilement deviner le mensonge. Il chuchotait :

- Je vous en supplie...

- Je sais, monsieur. Ecartez-vous, si vous ne voulez pas être blessé.

Arthur regardait la jeune femme qui semblait très sérieuse et très provocante à la fois. Si elle savait qu'il n'était pas qu'un simple civile ... Devait-il révéler sa véritable identité ? Non, pour l'instant il préférait attendre, histoire de voir qui était cette inconnue et potentiellement, si elle pouvait s'avérer dangereuse. Elle avait surtout l'air bien inconsciente et elle semblait faire sa propre justice. Comment le policier en était arrivé à cette conclusion ? Tout simplement en regardant les enfants qui semblaient être les victimes de l'adolescent, puisqu'ils le regardaient avec horreur. Et donc, si le résonnement du jeune homme était juste, cette citoyenne les défendait. Une bien drôle de façon de défendre trois gamins. Elle risquait de blesser des passants. Elle ne savait pas s'y prendre, et ce n'était certainement pas son job de faire régner la loi. A moins qu'elle soit en formation, mais cela étonnait Arthur. Il ne se souvenait pas qu'on lui est dit qu'il n'était pas seul. Quoiqu'elle pouvait être des forces de police de la ville ... Non, impossible.

- Monsieur, aidez-moi !

Arthur émergea de sa songerie et se retrouva étouffé par l'adolescent qui s'était pratiquement jeté à son cou. Il avait l'air franchement désespéré pour un type qui venait d'agresser des enfants. Le policier restait assez sceptique quand à cet élan d'émotion de la part du motard. L'ado le supplia pourtant.

- Sauvez-moi de cette folle, je vous en supplie ! J'étais moi là, tout seul, puis elle est venue et elle m'a attaquée !

Une folle ? Je n'en doute pas, songea le jeune homme. Mais je ne pense pas que tu étais là et qu'elle t'a provoqué ... A moins que les enfants jouent très bien la comédie, ils semblaient vraiment terrifiés. Soit ils étaient terrifiés par la jeune femme, ce qui serait franchement peu étonnant, soit par l'adolescent qui les aurait agressé ou volé. En tout cas, si c'était l'homme le coupable, la jeune femme se retrouvait dans une situation qui n'était pas à son avantage. Pourtant, elle semblait garder un calme parfait. Ce qui pourrait renforcer la crédulité des paroles du voyou, si s'en était un. Mais dans quoi était encore tombé Arthur ... Maintenant, il comprenait pourquoi Port Yoneuve avait un fort tau de criminalité. Si tout le monde se comportait comme cette femme et cet adolescent, c'est clair qu'ils n'étaient pas prêt de faire régner la paix. Soupirant, le policier écouta la réplique cinglante de la femme ...

- Par la folle, tu entends l'imbécile de 14 ans à l'esprit dérangé ? Je ne pensais pas qu'à ton âge, on doutait de son genre pourtant...

Cette personne semblait vraiment savoir jouer de l'ironie et de la provocation. Une personne qui n'aurait aucun contrôle sur lui-même l'aurait certainement déjà claqué. Mais ce n'était pas le cas d'Arthur. On dirait deux enfants qui se bagarrent, et moi je ne sais toujours rien de cette affaire, il va falloir qu'ils parlent ! s'écria Arthur en son fond intérieur. Je vais régler cette affaire rapidement et ensuit, j'irais régler des problèmes moins pathétiques.

- Je vous en supplie...

Arthur regarda l'adolescent qui semblait alors inoffensif et doux comme un agneau. Bon, maintenant, qu'est-ce que le policier devait faire ? Révéler son identité pour faire pression sur ces deux-là ou au contraire, ceux-ci risqueraient de refuser de parler à cause de son titre ? Avec l'adolescent, Arthur songeait que le fait qu'il fasse partie de la police lui forcerait un peu la main. Mais du côté de la femme ... Il faut prendre des risques pour parvenir à ses fins, comme on dit. Le jeune homme regarda Dynamo qui surveillait encore la tortue, histoire de voir que sa Dresseuse ne lui donne pas d'ordres d'attaquer. Goélise était revenu se percher sur l'épaule d'Arthur et Blitz attendait à ses côtés, assis. Arthur soupira, mit une main dans sa poche et en sortie un petit carnet en faux cuir (Arthur n'arrivait pas à digérer que le cuir était de la peau d'Ecrémeuh) et il l'ouvrit sous les yeux de l'adolescent et de la femme :

- Arthur White, membre des Forces de Police Internationales. Maintenant, vous allez m'expliquer la raison de ce conflit. J'écouterais la version des faits de chacun. Y compris des enfants.

Le petit carnet contait deux pages. Sur l'une d'elle, une photo d'Arthur, et sur l'autre, son nom ainsi que l'insigne officielle des FPIs. Il rangea son carnet rapidement et se dirigea d'un pas rapide vers les enfants qui semblaient toujours terrifiés. Il s'accroupit à leur hauteur, histoire de ne pas faire trop menaçant bien qu'il n'est pas une carrure bien imposante, et il commença d'une voix qui se voulaient rassurante :

- Racontez-moi ce qu'il s'est passé. Ne me mentez pas ! N'ayez pas peur de dire la vérité, il ne vous arrivera rien, je vous l'assure.

L'homme regarda l'adolescent implorant alors son aide. Lucy ne craignait pas grand chose. Même étant du FPI elle n'aurait qu'à réveler son identité pour paraître crédible. Tout le monde savait qu'elle n'avait confiance ni en le FPI ni en la police et qu'elle se battait seule pour rendre justice, souvent sans récompense. Les pokémons d'Arthur revinrent vers lui, excepté le Lainergie qui s'était relevé, pour surveiller le petit pokémon de Lucy. Non mais... il croyait vraiment que celle-ci allait attaquer, alors que son adversaire avait indirectement abandonné en fuyant se réfugier dans les bras de son sauveur ? Elle n'attaquerait pas la boule de poils rose de toute façon. Le jeune homme ne lui avait rien fait. Après un instant de réflexion, il se décida enfin à réveler son identité.

- Arthur White, membre des Forces de Police Internationales. Maintenant, vous allez m'expliquer la raison de ce conflit. J'écouterais la version des faits de chacun. Y compris des enfants, dit-il en montrant sa carte d'agent du FPI.

- Enchantée, Monsieur White, dit-elle en faisant la révérence. On me nomme Lucy Azami. Malheureusement je n'ai pas de passeport comme le vôtre pour vous le prouver, mais les médias suffisent, je pense... dit-elle en détachant ses cheveux, laissant apparaître ses mèches rouge cramoisi.

Sa révérence était un peu ironique, car à vrai dire elle ne montrait jamais ne serait-ce qu'une seule marque de soumission à son interlocuteur. Il avait d'ailleurs dû le comprendre, car la suite de la phrase restait dans cette tonalité. Elle évoqua son nom avec une sérnité parfaite car elle avait conscience de la réputation qu'elle se donnait. Autant y aller direct quand on vous connaît. Et s'il n'en avait jamais entendu parler... Quoi ? Impossible. Juste... impossible. Elle n'agissait pas avec le FPI, ni forcément contre. Mais eux en revanche n'aimaient pas beaucoup la façon qu'elle avait de régler les choses et ce qu'elle disait d'eux. Oui, elle le clamait haut et fort, et sans honte ! Lucy n'aurait jamais imaginé la possibilité qu'il lui soit inconnue. Trop egocentrique pour se dire qu'elle ne comptait pas.

- Q-Quoi ?

- Racontez-moi ce qu'il s'est passé. Ne me mentez pas ! N'ayez pas peur de dire la vérité, il ne vous arrivera rien, je vous l'assure.

- L'imbécile à vos côté est un de ces petits délinquants de quartier... On en croise beaucoup, malheureusement. J'aimerai m'en occuper, personnellement. Et même si cela vous semble être une suggestion, sachez qu'elle n'en est pas une.

Le motard n'avait pas prévu cela. Il était étonné, puis en croisant son regard, il se dit que s'en était fini de lui. Non jamais ! Jamais il ne pouvait perdre ! Plutôt fuir. Discrètement il relâcha son étreinte tout doucement et recula pas à pas. Pas assez malin visiblement... Il ne se rendait pas compte de la boulette qu'il faisait. Naturellement, son exclamation avait attiré tous les regard alentours. Pendant que Lucy lui expliquait sa version des faits à elle et avait monopolisé le regard du policier, il avait pensé qu'il aurait pu s'eclipser. Mais les deux jeunes adultes ne sont pas des imbéciles et les enfants non plus.

- Monsieur, Madame, il s'enfuit !

- J'y vais. Il n'ira pas loin de toute manière. L'imbécile a laissé sa moto... dit-elle en soupirant.

Sans attendre la réponse du FPi dont elle n'avait que faire, elle monta sur la moto en question et démarra en trombe. Elle allait trouver le gamin et prouver à cet esclave du gouvernement qu'ils ne servaient à rien quand elle était là.

La jeune femme se présenta comme étant Lucy Azami. Ce nom ... Arthur avait l'impression d'avoir déjà entendu ce nom quelque part. Mais où ? Et quand ? Il chercha un moment. Il n'avait jamais rencontré cette personne, pourtant, il connaissait son nom. Donc ce devait être une personne connue. Vu son "look", elle ne ressemblait absolument pas à une femme d'affaire riche, qui s'occupait d'une quelconque banque. Donc pas une personne connue pour sa richesse ni pour son pouvoir, apparemment. Oh ! Il se souvenait maintenant. C'était à la télé qu'il l'avait vu. Il écoutait les programmes mais ne regardait pas l'écran, c'est pour ça qu'il ne se souvenait pas de son physique. Cette Lucy, c'était une championne d'arène. Mais son statut n'apportait pas grand chose à Arthur. C'était la personne en elle même. Et cette jeune femme semblait franchement ironique, ce qui agaçait légèrement le policier. Mais il avait appris à se contrôler. Et il ne céderait pas pour si peu.

- L'imbécile à vos côté est un de ces petits délinquants de quartier... On en croise beaucoup, malheureusement. J'aimerai m'en occuper, personnellement. Et même si cela vous semble être une suggestion, sachez qu'elle n'en est pas une.

Quel caractère ! Elle voulait s'n occuper personnellement ? C'était à la police de le faire. Arthur savait bien que les policiers de Port Yoneuve était assez .. absents, et c'était bien pour ça qu'il se retrouvait ici. Certainement que cette femme le considérait également comme un FPI de la ville. Donc, à en croire Lucy, cet ado était un délinquant. Un petit, apparemment. Mais c'en était toujours un, quand même. Et Arthur devrait l'arrêter, l'interroger et si il jugeait que son cas le permettait, il le ferait peut-être passer devant un tribunal correctionnel pour mineurs. Le policier ne s'occupait plus que de Lucy, désormais. Mais il sentit qu'il manquait quelque chose. Plus personne ne l'étreignait. Il se retourna pour s'assurer que le voyou était encore là, et c'est à ce moment que les trois enfants, restés un peu en retrait, se mirent à crier.

- Monsieur, Madame, il s'enfuit !

Pas franchement très courageux comme voleur, dis donc ! Et la championne d'arène semblait bien déterminer à le trousser. Le fuyard avait laissé sa moto et la jeune femme démarrait déjà en trombe lorsqu'Arthur se retourna pour l'apercevoir. Ni une ni deux, il se mit à courir et sauta juste à temps derrière la jeune femme. Hors de question de le poursuivre à pieds, il fallait qu'il soit plus rapide que le délinquant. Il avait déjà une petite idée. Tout en essayant de garder son équilibre sur l'engin, il se retourna lentement, siffla et il vit Blitz et Dynamo courir non loin de là, essayant de tenir le rythme de la moto, ce qui était impossible. Mais les deux Pokémons savaient que si ils perdaient de vue Arthur, ils pourraient toujours le retrouver à l'hôtel. Il ne restait plus qu'Awa, sur l'épaule de son Dresseur. Il se cramponnait à fond, essayant de garder son équilibre. Le jeune homme l'attrapa délicatement, le plaça sur son bras et le regarda bien en face, droit dans les yeux.

- Awa, tu vas devoir nous aider. Ce gamin ne court pas vite, mais il se fond parfaitement dans la foule. Je veux que tu le repères, et dès que c'est fait, tu utilises Brume. Ensuit, tu le cherches de nouveau, je suis sûr que tu peux y arriver, et tu utilises Ultrason, mais juste sur lui, d'accord ? Et évite d'y aller très fort, je veux juste l'assommer un peu. Et ensuit, tu viens nous chercher.

Le Pokémon hocha vigoureusement la tête. C'était une mission qui lui plaisait bien. Pas de combat, et il aurait l'avantage. Il s'envola d'un battement d'aile et il survola les quartiers aux alentours. Le fuyard courrait assez vite, en fait. Mais le petit oiseau blanc et bleu n'eut pas trop de difficulté à le retrouver. Comme prévu, il utilisa Brume et quelques passants se mirent à paniquer. Mais ils réussirent presque tous à quitter le nuage opaque. Goélise plongea à l'intérieur, et chercha le fugitif. l avait une très bonne vue, et sa capacité spécial, Regard Vif, arrangeait encore plus les choses. Il repéra enfin l'adolescent habillé de cuir noir et il utilisa Ultrason, comme Arthur le lui avait demandé quelques minutes auparavant. Le résultat fut instantané. Le fuyard s'effondra au sol, désorienté, et dans l'incapacité de fuir. Awa le laissa sur le sol et partit rejoindre le policier. Le Pokémon se posa sur l'épaule du jeune homme et lui indiqua d'un mouvement d'aile, la rue qu'il fallait emprunter.

- Tournez à droite, s'écria Arthur à l'intention de Lucy.

Lucy roulait. Elle rageait à l'idée qu'il l'avait suivie. Elle aurait aimé s'arrêter pour lui dire de descendre mais ils avaient mieux à faire non ? Elle avait fait exprès de partir assez vite pourtant... Mais il s'obstinait ! Elle trouvait cette qualité plus qu'honorable en temps normal mais alors en être la cible, c'était différent. Elle faisait une carrière solo bon sang !

- Awa, tu vas devoir nous aider. Ce gamin ne court pas vite, mais il se fond parfaitement dans la foule. Je veux que tu le repères, et dès que c'est fait, tu utilises Brume. Ensuite, tu le cherches de nouveau, je suis sûr que tu peux y arriver, et tu utilises Ultrason, mais juste sur lui, d'accord ? Et évite d'y aller très fort, je veux juste l'assommer un peu. Et ensuite, tu viens nous chercher.

Non mais ! C'était sa prise à la base ! Et lui, il arrivait et il gâchait tout son plan... Fallait réfléchir à deux maintenant, c'est ça ? Non, en fait... Elle conduisait, et lui s'occupait entièrement du voleur. Son plan était bien certes... Mais à l'arrivée, comme un charognard elle n'aurait que les restes... Son pokémon s'envola à sa recherche. Il mit en place le plan que lui avait prévu se dresseur et le voleur fut écarté rapidement. Plus qu'à rejoindre le volatile...

- Tournez à droite, s'écria Arthur à l'intention de Lucy.

Lucy se contenta de serrer les mains et de lâcher un simple "Hmph..." Et maintenant il lui donnait des ordres ? Génial... Bon évidemment, elle n'allait pas jouer la gamine et allait tourner dans la direction qu'il lui indiquait. Il était bien placé pour savoir où fallait-il avancer. Seulement, elle détestait déjà recevoir des ordres des autres, alors d'un FPI... Ils retrouvèrent finalement le pokémon de M. White et le fourbe d'adolescent qui venait à peine de se réveiller. Lucy s'arrêta et descendit tout en le regardant et en réclamant la part qu'il avait volé. Voyant qu'il était perdu, il ne pouvait pas faire autre chose...

- J'vous les rend... J'en voulait pas t'façons.

- Bien, barre-toi maintenant.

Elle reprit les quelques pokéballs et les mis dans un sac. C'est bien leur genre à eux. Mais perdre comme ça en étant de mauvaise foi était la façon la plus humiliante de s'avouer qu'on était au plus bas. Finalement ceci s'était bien terminé... Ils devaient retourner voir les enfants et leur rendre ce qu'ils leur appartenaient. Et comme d'habitude, Lucy ne gagnait rien, à part de simples remerciements. Mais cela lui suffisait, de voir que les gens était heureux de voir la justice accomplie. Mais elle ne l'avait pas fait seule... Il l'avait aidé lui aussi. Même si la championne aurait très bien pu s'en sortir seule, hein... Et sans le regarder, mais la tête bien haute au feignant de regarder le voleur s'enfuir sur sa moto, elle dit :

- ... Merci.

Rapide, hein, rien de plus. Non, c'est pas la première fois qu'elle le disait... Mais disons que c'était assez rare... Ce dont on peut en être sûr c'est que quand elle le disait, elle était sincère ! Ce n'était pas son genre de mentir. Et puis elle s'y sentait obligée aussi... Un "merci" faisait toujours plaisir... Puis elle s'en aller retrouver les autres gamins qui n'avaient pas dû bouger depuis ce temps. Le trajet en moto était court donc à pied ne serait pas très long. Puis... si Arthur voulait venir... Ce serait peut-être le moment de parler un peu ?