Le Lac Colère de Johto... plus au Nord devraient, selon certains, se trouver les Ruines Sinjoh, mais ces dernières ne m'intéressent pas.

Il pleuvait à verse. Le Lac semblait en crue, submergeant certains arbres, pour le plus grand bonheur des Magicarpes et des Léviators présents là dedans. Sans illusion, j'allais m'abriter dans un arbre tout proche d'une petite habitation humaine, en attendant que cela cesse.

Mais je préférais affronter les tempêtes capricieuses de Lugia plutot que... Gustave Maligron. Celui qui me traque depuis des années. Un humain... petit fils du propriétaire du cirque... celui-là même qui était "dresseur" de mes parents. Ayant perdu son grand père et le cirque dans cet incendie qui... m'a tout couté, il a touché une fortune avec "les assurances". Depuis, ce jeune abruti est dans les affaires, et enchaine les coups de chance. Moi, dans tout ça ? Il estime que je lui revient... et que je l'intéresse beaucoup. Il promet une somme folle à qui me rapportera à lui. Il a annoncé il y a peu ma prime à tout Johto, via les ondes de communications humaines : radios, télévisions, Internet... tout. La récompense ? 5 000 000 de pokédollars. Une véritable fortune très suspecte pour avoir un Zoroark. Quelque chose devait l'intéresser assez pour y mettre un tel prix.

La pluie m'énervait. Mais je savais qu'en ce coin reculé et sous cette pluie battante, on viendrait moins me casser les pattes. Je suis juste mouillé, je pue à mort... la fourrure aime pas trop l'eau de pluie et la forte humidité. Même dans cet arbre, j'en prenais pour mon grade. J'espérais pas repartir malade, quand même...

Un humain vadrouillait dans le coin, sous cette pluie. Pourquoi cela ? C'est pas son pauvre chapeau qui va le protéger. Il doit avoir quelque chose en tête, parce que sortir par un temps pareil... si on est pas un type eau, c'est suspect.

Je l'entendais marmonner, il était assez près et j'avais l'oreille tendue, même dans les arbres. J'ai quand même l'ouïe plus fine que ces humains. Il me cherchait donc...? Pour quoi ? Si c'était pour ma prime... hmmm... mais ça pourrait être tout autre chose. Il voulait me voir ? Il allait devoir s'en montrer digne.

Descendant de l'arbre tout en restant dessous celui-ci, je pris illusion humaine, celle que je revêts d'habitude, crinière longue écarlate cachée par le tronc contre lequel j'étais adossé, cicatrice à l'oeil gauche... je l'interpellais dès qu'il passait assez proche de portée de voix. Je pris soin de parler l'humain, ayant beaucoup fréquenté les hommes je le parlais relativement bien.

Hey m'sieur ? Vous cherchez quoi ? J'peux vous aider..? Vous savez, il fait pas bon de rester dans le coin sous la pluie... à ce qu'il parait les Leviators du coin en profitent pour surgir hors de l'eau et vous becter.

Quoi que vous pensez faire, je crois que vous devriez vous mettre à l'abri. Vous allez tomber malade en restant sous la pluie comme ça, vous croyez pas ?

Cet humain qui me cherche avait l'air de s'en remettre au tabac. Hmph. Mauvaise idée pour qui veut vivre longtemps. Quand il me posa la dite question, si je n'avais pas vu ce pokémon, et dont il s'agissait bien de moi, je ne pus qu'esquisser un sourire. Tromper les gens pour se protéger avait un petit coté amusant. Réminiscence de la psychologie d'un Zorua ? On ne change pas ce qu'on est après tout, même si on camoufle tout ça de faux semblants et d'adaptation.

Hu hu... ce serait pas le pokémon recherché car "dangereux" ? Son "maitre" est un homme d'affaire assez influent, hein...? Il a mis... 5 millions sur sa capture, n'est-ce pas ? Une somme fort suspecte pour un pokémon pareil... il aurait perdu bien moins de temps et d'argent à chercher un Zorua dans la région d'Unys qu'à traquer celui-là. Parce que... hin hin... ça fait bien 40 ans qu'il lui court après. 40 ans que ce pokémon le nargue. Et 40 ans qu'il place une prime de plus en plus élevée. J'imagine que Johto n'est qu'une étape parmi d'autres. Ce Zoroark est loin de se faire attraper. Et vous savez pourquoi ? Parce que... je sais où est ce pokémon.... Et je vais vous le dire, parce que vous me faites un peu pitié à rester sous la pluie pour le chercher. Il est...

Je disparus de suite de ses yeux avec mon illusion adaptative en 4 dimensions, me permettant une invisibilité brève mais efficace. J'allais vite derrière lui, réapparaissant... sans ma vraie forme, pour continuer ma phrase presque au creux de son oreille.

...juste derrière toi !

Bousculant l'humain d'un geste vif, je l'envoya près du tronc de l'arbre sous lequel j'étais abrité quelques secondes plus tôt. Au moins il n'allait plus se plaindre de la pluie !

Je bondis en arrière sur le sommet d'un arbre dans sa vue, en équilibre à son sommet, toisant l'humain du regard avec un sourire malicieux. Mon langage humain restait intelligible pour lui. Je rappelle qu'en fréquentant et me cachant avec les humains 40 ans, on en apprend la langue. Une nécessité.

Alors alors...? Qui a-t-il envoyé, cette fois ? Peu importe !... celui qui se croit mon maitre n'a toujours pas compris. Je ne serai jamais à lui. Il se sert du lien de parenté qu'il avait avec celui qui avait mes parents. Selon lui, je lui reviens de droit. Mais je n'appartiens à personne ! C'est pas en 40 ans de traque que je vais me laisser gentiment tripoter par cet humain qui ne voit en moi qu'une manière d'assouvir quelque chose !

Fuguer...? Mais je ne fugue pas. Je n'ai appartenu à personne. C'est la lubie de celui qui t'envoie. Il estime que je lui reviens comme une vulgaire pièce de collection. Il aura beau doubler, tripler cette prime, ou même 100 fois, je m'en fiche. Jamais il ne m'aura. Parce que je ne suis pas à lui !

Décidément, cet humain n'allait pas reculer, sortant une de ces balls dans lesquelles ils gardent les pokémons soumis, pour en sortir un Mygalos. Une espèce que j'ai pas beaucoup eu l'occasion de côtoyer. Et le dit pokémon semblait ravi de se délier les pattes... peu importe combien il en avait.

Au vieux singe ? Ah ah ! Les humains ont le sens de l'humour ! Je suis sûr que je suis plus âgé que toi ! Alors ton expression, comme ta motivation, sont caduques !...

Suite à quoi le Mygalos s'accrocha à l'arbre avec une toile puis se mit à tourner autour de celui-ci. Il m'était difficile de le suivre. Il croyait pouvoir me désorienter ? Il allait en avoir pour ses mandibules. Sautant hors de l'arbre, je faillis me faire avoir par une attaque Toxic au passage. Je devrais me méfier davantage... les empoisonnements avancés comme celui-ci peuvent m'être fatal.

Pour tromper efficacement l'adversaire, rien de mieux que de lui donner moins de chances. Ma meilleure chance était l’acensant psychologique, malgré le fait que ce soit un insecte et qu'il avait celui du type. Il fallait qu'il se sente complètement dépassé. Et pour ça, j'ai toute une panoplie...

A peine une patte posée au sol, je démultipliais ma vitesse déjà très élevée avec Hâte et "décrochais" de sa rétine avec Reflet. On ne pouvait me voir que par intermittence, ma vitesse et Reflet ne me permettant pas ainsi d'accrocher correctement à la rétine de mes ennemis.

Non mais franchement... *Autre endroit* Tu croyais que m'arrêter... *Autre endroit* Allait être... *Autre endroit* Si simple...?

Je devais avoir l'impression d'être une ombre. Un souffle de vent. On ne me voyait arrêté qu'une demi seconde avant de me voir une seconde après totalement ailleurs. Je préparais déjà le terrain pour que l'insecte de sente dépassé. Un ennemi déstabilisé est bien plus facile à surprendre...

Après un court instant à jouer à une sorte de semi cache-cache, j'envoyais une Ball'ombre bien placée sur le Mygalos. Je pense bien l'avoir touché, mais sait-on jamais. Mais je pense bien avoir eu plus de chances que sa tentative d'empoisonnement.

Bon, le Mygalos s'était bien prise ma Ball'ombre, bien qu'elle n'ait pas occasionné grand-chose. Mais un combat ne se déroule pas forcément à coups d'actions grandiloquentes et ravageuses. Parfois, comme maintenant, cela se faisait avec petites touches. Une sera suivie d'une autre, puis d'une autre, et une autre... et ainsi de suite. Tout ça faisait partie d'une petite stratégie.

Certains ont démontré que combattre un Polymorfox peut être très dangereux mentalement. Enfin, cela ne l'est... qu'après un certain temps. Plus longtemps ils me combattaient, plus sans le vouloir, paradoxalement... ils rentraient sous l'emprise de mes illusions. Car leur esprit se conditionne à mes manipulations, et par conséquent n'en n'est que plus réceptif encore. Des impacts mentaux, à la phase finale, peuvent avoir des répercutions physiques : coma, embolie, folie, infarctus... mais pour cela, il faudrait me combattre et me défier si longtemps que ça ne rentrerait pas dans le cadre d'un combat comme celui-ci, je doute donc qu'ils en auront de tels symptômes. Je pense néanmoins qu'il durera assez longtemps pour les impressionner. Je leur ferait -croire de- voir des choses qui vont les subjuguer au plus haut point.

Je repensais à ce qu'avait dit cet humain, à propos de ma liberté. Voulait-il vraiment ma capture ? Ou cherchait-il simplement un défi, me mettant en condition ? Je n'en savais rien, et cela m'embrouillait. Mais qu'importe, le combat n'allait pas déjà se terminer !

Le Mygalos se rua sur moi, toutes pattes lancées, pour m'asséner un coup direct. Me déplacant si vite qu'il a agi par retard... que j'ai moi-même avancé à cause de mes illusions, par conséquent il me toucha bel et bien alors qu'on aurait aisément pu penser qu'il s'agissait d'un leurre. Projeté en arrière, le reste de mes illusions de brisant soudainement, je me rattrapais au sol. Quelques dégats, rien de bien grave. Mais au contact... j'ai senti du poison. Un Direct Toxic. Je n'ai pas l'air empoisonné même si je l'ai senti passer, et j'espère le rester ! Et heureusement qu'il n'a pas sorti de capacité insecte... elle me serait beaucoup plus dangereuse.

Le Mygalos s'est replié dans l'arbre, sans doute. Et il semblait attendre ma venue. Que je me lance à lui. Ca sentait le piège, mais... peut-être n'y en avait-il pas. Mais les arachnides sont connus pour justement tendre des embuscades avec... leur toile. Une trop grosse inconnue se présentait à moi. Comment faire alors ? Emprunter un moyen détourné. Et pour cela, j'allais encore une fois m'aider de mes sens illusoires, que je remettais en marche après l'attaque bien placée que j'ai subie.

Je profitais du fait qu'il pleuvait pour faire une grosse frayeur à l'insecte. Qu'est-ce que craint un insecte ? Le feu. J'avais une idée en tête.

Le tonnerre grondait de temps en temps. Parfois on voyait la foudre à travers les gouttes de pluie, au milieu des nuages gris et noirs. Me tenant prêt à me lancer, j'entama quelques paroles intelligibles.

Ne crois pas que c'est déjà terminé. Il va être temps pour moi de passer à la vitesse sup...

Volontairement je coupais ma propre phrase... par la foudre qui frappa le sommet de l'arbre très violemment. Je pris un air assez paniqué et bondit d'un coup en arrière. Le haut de l'arbre s'enflammait assez rapidement. Et je pense que le Mygalos va devoir s'en extirper s'il ne veut pas brûler. Je me cachais dans un autre arbre, profitant de la surprise.

Intérieurement, je riais. Parce que la foudre qui venait de frapper l'arbre et les flammes sur celui-ci... n'étaient qu'illusions. Le sale temps était réel, mais pas cet éclair et ces flammes... et j'avoue bien savoir jouer la comédie. Il faut bien quand on a un pouvoir comme le mien. Patience. Encore un peu et je pourrais leur faire bien plus impressionnant que cela... il me faut faire durer ce combat.

Mon plan marchait, et même mieux que prévu, en un sens : le Mygalos a été rappelé par l'humain, qui à la place a laissé apparaître un Nostenfer... ou plutot UNE. Quelque chose de très vif et rapide. Mais celle-ci semblait plus affective qu'autre chose.

Ils ne me trouvaient pas. L'humain en déduisit que j'étais parti. Et c'est tout ? Il abandonne comme ça ? Avec le gain que promet ma capture, il renonce à moi aussi rapidement ? Je crois qu'il ne tenait pas à moi, en fin de compte... Ils allaient partir, comme ça. Sans prendre la peine de me rechercher un peu. Cet humain m'intriguait maintenant beaucoup.

Pour cela, il fallait que je lui adresse un peu la parole. Mais si c'était une ruse ? J'avais une solution pour cela. Alors qu'il semblait rebrousser chemin, sous la pluie qui se calmait quelque peu, je fis... "apparaitre" une image de moi-même bondissant d'un arbre au hasard pour se poser devant eux, sur leur chemin. Une image de moi-même, oui, une illusion. Ainsi, je pouvais lui adresser la parole sans prendre le risque de me faire attaquer. Vu que ce n'est qu'une image, on peut y passer au travers aisément.

...tu n'es pas comme les autres humains qui m'ont pourchassé. Tu sembles prêt à partir sans demander ton reste. Pour une somme qui est la mienne, tu passes bien vite.

J'écoutais cet humain s'expliquer sur ce qu'il était, après qu'il ait empêchée sa Nostenfer de s'attaquer à ce qu'ils croyaient être moi. Tout de suite après, passant sa main, il le découvrit. Mon illusion de moi-même plissa les yeux.

J'ai affronté des humains extrêmement rotors. Chaque coup tordu pouvait en cacher un autre. Le gain matériel est un puissant appat cher les humains, à la limite de l'endoctrinement. Beaucoup deviennent soumis ou alors extrêmement fourbes pour ce qui est appelé "l'argent".

Tu es un chevalier, oeuvrant pour la liberté... serais-tu alors un de ces illuminés présents dans ma contrée d'origine...? Libérer les pokémons... contre leur gré. Dans ce sens, elle est aussi nocive que l'emprisonnement. Je m'évertue à comprendre les pokémons qui cherchent à rester auprès des humains, pourquoi ils s'y attachent tant, au détriment de leur habitat naturel. Parce qu'auparavant, j'aurais pu faire partie d'eux. Mais le destin, cruel, en a voulu autrement...

Alors que cet humain, Gawain, aurait pu repartir, je dressa une illusion qui manipula totalement son champ de vision, pour que lui et son pokémon voient... une scène de mon passé. Une scène que j'ai déjà montrée à d'autres, et qui devrait convenir.

40 ans en arrière. Une fillette rentrait dans sa maison, son père installant tranquillement une télévision dont il était fier.

Oh Maria, tu es revenue de ta ballade ? Regarde, on a un nouvel appareil qui s'appelle une télévision couleur. Ca vient de sortir, et c'est comme le cinéma, mais chez nous. Ca nous a couté deux salaires !

Maria, la fillette, avait un pokémon dans les bras. Un petit Zorua trempé et plein de suie qui ne partait pas. Il avait une cicatrice à l'oeil gauche, assez fraiche... comme moi. Il s'avérait que j'étais ce Zorua il y a 40 ans.

Et moi papa, j'ai trouvé un pauvre petit pokémon tout fatigué, près de la rivière. Je peux le garder ? Je m'occuperai bien de lui !

Mais pourquoi pas ? Ce sera ton premier pokémon comme ça.

Toute contente, Maria confia le petit pokémon à son père, qui l'examina sur une table dans la salle de bains locale.

C'est un mâle. Le pauvre est très faiblard. Il a dû se faire attaquer. Heureusement que tu l'as trouvé, qui sait ce qui aurait pu lui arriver. Mais cette suie collée à sa fourrure... il a été dans un incendie ?

Comme le cirque qui a brulé hier, pas très loin...?

Comme le cirque, oui...

A ce moment, j'avais su que ces humains étaient déjà au courant du triste sort qui était arrivé à mon lieu de naissance et de vie durant 3 ans. Maria, cette humaine... s'occupait de moi à cette époque comme d'un prince. En accéléré défilait une semaine de vie aux petits soins. La fillette s'amusait beaucoup à me pouponner, à s'occuper de moi, et cela ne me déplaisait pas. Je pensais avoir trouvé une place où vivre. J'avais cru, en y repensant, qu'elle allait être ma dresseuse un jour. Et pourtant... après une semaine... deux humains habillés en noir vinrent frapper à la porte. Et peu commodes. Le père de Maria alla leur ouvrir.

Monsieur, nous recherchons un jeune Zorua. Il est supposé être dans les parages depuis une semaine. Il est très important et doit être retrouvé. Il va nous falloir entrer pour chercher des traces, ce genre de bestiole ça se cache partout, sans forcément le savoir.

Entendant ça, Maria gémit dans le salon.

Le...? Non papa, ne les laisse pas le reprendre...

Le père tenta de jouer le jeu au maximum, sentant la mauvaise chose arriver.

On... l'a vu passer hier, il a fui vers l'est.

Vous mentez très mal...

Enfoncant l'entrée et maîtrisant le père, les deux hommes en noir entrèrent avec fracas. Maria, effrayée, ouvrit la fenêtre de sa chambre et m'y jetta au travers.

Pars ! Va te cacher très loin ! Je ne veux pas que ces méchants messieurs te prennent !

Le petit Zorua que j'étais prennait ses pattes à son cou, faible, presque inoffensif. Une fois assez loin, on n'entendait de la maison que des dégats, des bris... et des cris, facilement assimilables à ceux de la fillette.

Ainsi se terminait la scène de mon passé, qui se coupa brusquement, pour que Gawain et son Nostenfer revoient le monde réel de leurs yeux, mon illusion toujours présente peu loin.

...40 ans à me cacher parmi les humains. Avec autant de temps, on apprend à en connaitre...

Tss tss tss... non, ce n'est pas la preuve qu'humains et pokémons ne peuvent pas vivre ensemble. Ton illumination, comme tu dis, t'aveugle de tous les autres points de vue. C'est plutot la preuve qu'une telle relation est possible, mais trop souvent empêchée par une poignée d'humains mauvais, mais néanmoins puissants. Corrompus par leur propre pouvoir. Parce qu'une humaine pareille, je serai resté volontiers avec. En grandissant, j'aurais compris pourquoi certains pokémons dressés s'attachent tant aux humains. On m'a privé de cette opportunité, en plus d'une méfiance humaine...

Retrouver Maria...? Je ne sais pas. Elle aurait forcément tenté de me retrouver en 40 ans, avec cette prime qui me court après. Je n'ai pas l'espoir de sa survie, aussi triste cela est. Et pour dire quoi, après ?

Et puis... non. Elle ne doit pas avoir la cinquantaine. elle n'avait même pas 3 ans à cette époque. Si jeune mais déjà très précoce. J'avais plusieurs fois entendu son père parler de "surdouée". Mais qu'importe... je doute de pouvoir la revoir. En 40 ans, elle aurait déjà pu me retrouver, et j'aurais déjà pu la reconnaître si je l'avais croisée. Mais s'il y a quelque chose que j'ai appris... c'est de toujours pouvoir remettre en question ses avis, adapter les expériences de son vécu pour mieux approcher son avenir. Peut-être un jour, un humain m'aura. Peut-être m'éteindrais-je seul, dans la nature. On n'en sait rien.
Parce que même certains légendaires contredisent le fait que les humains et les pokémons ne sont pas faits pour s'entendre. Ho-oh, par exemple... il veille à la bonne entente des humains et des pokémons. Enfin... voilà. Cela va à l'encontre même de la vocation de ton groupe, n'est-ce pas ? Même toi, qui est ici tout comme moi... ce légendaire n'est pas si loin.

De plus... je crois que ta Nostenfer semble très attachée à toi, que tu le saches ou non. Ca s'est vu de loin quand elle s'est jetée sur toi à peine sortie de sa petite balle de stockage que vous autres humains utilisez... mais ne te demande pas pourquoi alors je ne me laisse pas attraper au 1er humain potable venu : déjà... je ne suis pas sûr. Et en plus, Gustave, celui qui me traque, n'aura de cesse de m'avoir, jusqu'à la mort ou disparition de l'un de nous deux.

D'ailleurs, je ne me suis pas présenté... Je suis le dénommé Excelcior, Polymorfox fils d'Osmos et d'Azura. Aussi surprenant que cela puisse paraître, je reste fidèle au nom que l'on ma donné, même dans la nature, où bien peu ont considération de cette attache particulièrement humaine...

Mon illusion, durant tout ce temps et ces longues paroles, tournait autour du duo humain-pokémon, à quatre pattes, les fixant. Comme si c'était réellement moi qui leur parlait... enfin, en un sens ça l'était.

[HRP : je ne l'ai vu qu'à ta notification, et je ne pensais pas à ce coté. Je partais du principe qu'Exi continuait sur sa lancée que Gawain était un illuminé de la team plasma.]

L'humain s'est asservi lui-même par le passé, je le sais. Mais si tu savais, humain, ce que les plus sages psychiques, impropre à se faire capturer, ont pu "prédire", si l'on peut appeler ça ainsi...

En ayant assez entendu, surtout après le petit coup de colère, mon illusion disparut après un dernier "J'en ai assez entendu...". Deux secondes qui suivirent, me voila marchant à quatre pattes, sortant d'entre deux arbres à l'orée de la forêt toute proche. Je me mis assez rapidement sur deux pattes, marchant à la manière des humains que j'avais si bien appris à imiter, me dirigeant vers Gaiwan.

Alors, nous avons tous deux un problème. tu sembles douter en une harmonie entre humains et pokémons, et moi je doute de retrouver la seule que j'ai véritablement appréciée à part mes propres parents... dont j'ai assisté à leur mort sous mes yeux. Je ne suis pas un défatiste malgré les apparences, mais quelqu'un de réaliste. Tu me dis de croire en mon Ideal, mais je suis déjà empli de Réel. Je ne fais que constater des choses qui s’enchaînent les unes aux autres. Quand j'approche et côtoie quelqu'un assez longtemps, il lui tombe les pires ennuis. Je refuse plus que tout que Gustave m'attrape, je ne suis pas capitulaire, et je ne lui ferai pas ce plaisir.

Me dressant doucement devant l'humain, je pris son apparence lentement, sous ses yeux, d'un talent déroutant. tout y était : son chapeau, ses cigarettes au bec, ses yeux dorés, le rictus qu'il pouvait afficher... tout. Mais un détail faisait une ombre au tableau. Un détail indélébile. Ma cicatrice à l'oeil gauche. A chaque illusion de mon apparence, quelle qu'elle soit, elle était présente. J'étais ainsi comme un jumeau parfait de ce Gawain, avec une cicatrice. Mimant le geste de fumer et mêlant l'illusion de la cigarette comprise dans le personnage, je continuais de parler avec ma propre voix.

Si tu peux retrouver ma "maitresse", alors soit. Tente donc ta chance. Qui suis-je après tout pour t'en empêcher ? Tu me voulais avec une pointe d'espoir ? Tu l'as. Trouve donc ma maitresse, elle qui n'a jamais cherché à se manifester en 40 ans, alors qu'imaginant son talent si jeune, elle l'aurait fait il y a bien longtemps. Si tu arrives... alors je jure sur mes géniteurs et sur Arceus lui-même que je me laisserais capturer par une de ces balles sous tes yeux, par elle. Ensuite s'agira-t-il d'endurer le courroux de Gustave...

Reprenant doucement mon apparence originelle, ma cicatrice luit doucement aux rayons du soleil qui perçaient légèrement à travers le mauvais temps qui commençait à se dissiper.

Mes parents ont toujours récité un adage après un problème contre un humain. Ils l'ont eux-même tenu de leurs parents, eux-même de leurs parents...

Quand un jour l'Homme pourra ériger des élévateurs,
qui l'emmèneront auprès d'Arceus,
Alors ils ouvriront leur boite.
Celle de Pandore.

La motivation, c'est comme l'appétit : ça peut venir durant. Certes je n'ai pas l'air motivé, mais si mes chances de la retrouver grandissent assez pour que je puisse les voir... alors cette motivation pourrait venir. Avec ce qui me poursuit je n'ai pas le "luxe" de tenter quoi que ce soit de personnel comme ça. Surtout que si je la retrouve au mauvais moment, je risque de lui faire encore plus de mal. Si bien sûr elle est encore vivante, ce que je suis prêt à croire.

Gawain semblait repartir, lentement. Il semblait aussi hésiter à reprendre un de ses objets nocifs, à fumer. Ca se voyait dans ses gestes. Une certaine addiction, freinée par quelque chose que je ne devinais pas vraiment.

C'est normal que ça ne rime pas. A la base, ce n'est pas dit en humain. Et puis, les rimes sont une chose, mais la signification en est une autre.

Je me doutais que ce n'était pas un reproche, seulement une remarque, vu son ton. Je n'étais pas humain, mais je savais quand même reconnaître les différents tons.

Quand tu voudras me retrouver... suis le réseau social de Gustave. Je sais qu'il ne manque pas d'y raconter l'état de ma traque. Ou alors suis les avis dans les villes. Je fais généralement la une des écrans géants. Doublonville par exemple... j'ai eu un certain "succès" dans cette ville humaine. Mais bon... tu devais déjà t'en douter, malin que tu dois être comme humain. Sur ce, que nos chemins se recroisent, humain...

Bondissant dans les arbres proches, disparaissant des environs d'où l'humain s'éloignait, je partis vers le Nord en contournant le Lac Colère. A ce qu'il parait, plus au Nord d'ici, il y a un très bel et difficile d'accès endroit... les Ruines Sinjoh je crois. Je pense y trouver quelque chose d'intéressant là bas.

[HRP : Hop, dernier post de ce long et intéressant rp^^]