Bip ... Bip ... Bip ... Bip.

-Son rythme cardiaque est régulier, sa tension est bonne, c'est un miraculé .. Qu'il s'en sorte après une explosion aussi violente avec quelques brûlures, c'est inouïe.

Le médecin venait de scruter d'un oeil d'expert les différentes machines, cette ligne verte oscillait entre le positif et le négatif, exclamant sur chaque période ces sons incessants. Cette même machine, compagne de ce bras qui dormait au coté de son propriétaire, lui aussi inconscient était la visualisation des efforts que faisait ce jeune homme pour survivre, son but avait été de mettre fin à sa vie, pour se protéger, pour protéger les autres, mais il se battait, pour qu'enfin ses pupilles se réouvrent et qu'il puisse respirer.

-Ce cas est vraiment très intéressant, ses paupières bougent et le bout de ses membres frétille après seulement quelques jours, c'est probablement ce Vipélierre qui s'est servit de ses pouvoirs pour administrer les premiers soins à son dresseur.

Ces scientifiques cherchait une explication logique, en oubliant que la photosynthèse du Vipélierre qui regardait, inquiété le visage parsemé de brûlures de son dresseur ne lui permettait pas de soigner autres personnes que son petit corps reptilien. Cette hypothèse restait la plus probable, alors ils s'en satisfèrent avant de quitter la chambre, pour faire cette ronde des hospitaliers et s'assurer qu'aucun des résidents n'avaient décédé cette nuit-là. Sur ce lit blanc, en dessous des couvertures, Neoxys Link s'agitait, il remuait le bout de ses doigts dans sa semi-inconscience, ses bras pleuraient car ils avaient mal, car cette peau calcinée par l'explosion était encore douloureuse, de lourdes blessures qui pourtant autant ne seraient pas permanentes, car son jogging l'avait protégé des souffles ardents les plus dangereux, et parce que son corps avait était projeté en dehors des flammes sous la puissance de l'explosion.

De longues heures passèrent, et Vip' tournait en rond, il replaçait les oreillers, retirait les couvertures pour mieux border son dresseur. Le reptile était inquiet, et surtout son petit coeur était triste à l'idée que son meilleur ami puisse s'en aller en le laissant seul, Vipélierre avait envie de foutre des claques à Neoxys Link, parce que l'homme aux cheveux d'argents n'était qu'un égoïste, il avait tenté de mettre fin à ses jours sans se soucier un instant qu'il pourrait manquer à ce petit coeur. Mais Vipélierre restait là, il s'occupait de son dresseur avec soin, oubliant sa nature hautaine et chérissant le jour ou il se réveillerait.

Des jours passèrent cette fois-ci, des jours durant lesquelles Neoxys ouvrait les yeux à plusieurs reprises mais ne reprenait pas conscience, des jours entier, des jours ou les yeux du reptile, eux, pleuraient, parce que le temps se faisait long, et l'angoisse montait. Est-ce qu'au moins il se réveillerait ? Vip' ne comprenait pas le langage humain, pas complètement du moins, mais lui et Neoxys étaient sur la même longueur d'onde, parler était inutile pour se comprendre, ces deux êtres étaient liés.

Et puis, au bout d'une semaine et de quatre jours, alors qu'une infirmière changer les vêtements de ce patient aux cheveux scintillant, brusquement, et le souffle coupé, il se réveilla et haleta, les yeux grand ouvert. L'infirmière surprise recula, par précaution, puis voyant que le garçon était encore un peu sonné, parce qu'il se frottait les yeux avec insistance et gémissait, elle ouvrit le dialogue :

-Vous êtes dans l’hôpital de Nénucrique, rassurez-vous, vous allez bien. Rassura la jeune femme en posant un yaourt et quelques haricots sur une table à roulette. Ne faites pas trop de gestes brusques, votre corps est encore faible et vous risqueriez de le mettre à l'épreuve.

Ses yeux rubis clignèrent vers l’infirmière, c'était difficile de la voir, tout était si flou, elle était déjà repartie .. Puis d'autres jours passèrent, Neoxys s'endormait rapidement, il ne pouvait pas encore parler, sa gorge le serrait, après ces quelques jours, alors que l'infirmière accomplissait une énième fois le rituel du repas. Le patient osa prononcer quelques mots, puis une phrase entière avec de la persévérance et de la volonté.

-Vipélierre .. Je suis désolé.

Il caressa la tête du reptile, qui n'en tenant plus fit frétiller le bout de sa queue en feuille, content que son maître reprennent conscience.

-Je ne suis qu'un sombre idiot, mais je vais me rattraper, c'est une promesse.
-Les médecins pensent que c'est grâce à lui que vos blessures sont si minimes. Dit-l'infirmière en souriant.
-Hé, c'est le cas ! Il m'aime trop pour me laisser partir si tôt, pas vrai Vip' ?

Le serpenterbe, en guise réponse donna un coup de liane sur la joue de son dresseur, assez fort pour que ça le fouette, mais assez tendre pour le ressentir comme une caresse.

-Je vois ça hihi, mais dites-moi .. monsieur Link.
-Tu peux me tutoyer ! Après tout, qui changeait mes vêtements quand je ne pouvais pas le faire moi-même ? Affirma le garçon en riant légèrement.

La brune en blouse se mit à rougir, c'était bien évidemment tout naturel pour elle de s'occuper d'un patient. Seulement, en général ces derniers ne se vantaient pas de ce genre de chose, bien au contraire.

-Ah non, arrêtez, sinon je m'en vais ... Vous n'avez aucune pudeur ?
-Pas devant une jolie fille non. Confirma t'il dans un large sourire.
-Humph .. Enfin bref, je me demandais, la plupart de vos vêtements sont brûlés, et c'est un miracle que nous sachions votre prénom, que faisiez-vous avant votre .. enfin .. Vous voyez .. tu vois ?

L'intéressé laissa un blanc, qu'avait-t'il fait avant sa tentative de suicide, et surtout qu'allait-il faire maintenant ?

-Ow .. Eh bien .. Je ne sais pas vraiment, je crois que je me perdais. Non, c'est même sur, mais je sais quoi faire maintenant, j'ai vraiment une raison de vivre, de me battre. Et ce n'est seulement qu'après tout ces évènements que je m'en rend compte.
-Je crains de ne pas comprendre, qu'est-ce que tu veux dire exactement ?
-Ma joie, elle s'est envolée avec elle. Et cette fougue qui faisait que j'étais prêt à tout pour surmonter les obstacles qui se dressait devant moi, c'est lorsqu'elle est à coté de moi que je la ressens, je dois absolument la retrouver, et la sauver, pas de moi, mais des autres. L'argenté laisse une nouvelle fois un blanc, avant de sourire à pleines dents. J'en suis sûr maintenant, c'est grâce à son sourire si je suis encore en vie, elle est ce qui m'est nécessaire, et je lui ferais comprendre d'une manière ou d'une autre !
-Oh ! Il me semble que je commence à comprendre, et comment s'appelle-t'elle, si ce n'est pas trop indiscret ?

Sentant une nouvelle force naître en lui, l'argenté arracha littéralement la couverture de son matelas et fit un bond sur le carrelage froid de l’hôpital, pied nus, avec seulement sa robe de patient, la douleur était moins présente, et plus soutenable après ces quelques jours. Une fois debout, il déclara, en levant son pouce au ciel vers la l'infirmière.

-Elle s'appelle Laure !