Il se passe plein, oh mon Dieu plein de choses dans toute une vie. Difficile d'en retirer des éléments plus importants et marquants, car ceux-ci sont aussi d'un nombre considérable, et ce pour tout individu quel qu'il soit. Allons, ça ne veut pas dire que je vais retracer ici la vie de Roy de A à Z. Disons que pour lui, un événement bouleversant à changé son avenir. C'est par là que je vais commencer, afin de ne pas vous endormir ...

C'est l'hiver. A Flocombe, où vit Roy avec Saïko, son Lianaja, Milady, sa Fragilady et sa famille ; il est bien connu que la neige tombe souvent tôt au mois de Décembre. A l'étage d'une maison proche du centre pokémon du village, on aperçoit un jeune homme contempler calmement le paysage enneigé avec ses pokémon plante. Chaque jour, il regarde le même horizon, sous la pluie, le soleil, la neige et la tempête. Il ne s'en est jamais lassé. De sa chambre, il voit tout jusqu'à la haute Tour Dragospire. C'est à ce moment que tout commença, si Roy n'avait pas quitté sa maison à cet instant précis, l'utilité d'écrire ce passage de son histoire serait extrêmement amoindrie.
Une envie subite de sortir voir cette Tour qu'il voit si souvent et visite si peu. Surtout sous la neige ! Avec ses pokémons, il partit sans prévenir ses parents, qui travaillaient de toute façon. Et puis, même avec ce froid mordant, il n'y aurait pas à s'inquiéter. Ici, les intempéries hivernales, c'est presque devenu une habitude. Ainsi, la Tour Dragospire fut vite ralliée par le jeune homme. Avec Saïko et Milady, Roy escalada piliers effondrés et grands rochers pour finalement arriver au sommet. La Tour n'est décidément plus ce qu'elle était jadis … Et la neige n'arrange rien. Tout en haut, on risque à tout moment de se casser la figure. Et tomber de tout là haut, ça doit pas faire du bien. Alors Roy et ses compagnons redescendirent bien vite. En dévalant les derniers escaliers, on entendait des plaintes …
Le blizzard s'était levé en peu de temps, et, bien qu'on en ait vu d'autres à Flocombe, celui-ci était d'une intensité effrayante. Les appels à l'aide venaient de dehors, et, à bien y regarder, Roy y aperçut une grande demoiselle aux cheveux noirs, avec des mèches dorées.. Il hésitait à la rejoindre, mais la situation lui paraissait si critique qu'il ne tarda pas à se bouger. La pauvre priait, espérant qu'à travers cette tempête une bienveillante personne viendrait au secours de quelqu'un de cher à ses yeux. Dans cette situation, l'apparition de Roy était miraculeuse. Avec Saïko et Milady, ce dernier s'en alla faire ce qu'il pouvait pour aider la demoiselle. En l'apercevant, elle le prit dans ses bras, ce qui fut certainement due aux émotions diverses qu'elle ressentait : la peur et l'angoisse contre la joie qu'elle éprouvait en apercevant quelqu'un venant à son secours. Elle désigna d'un mouvement brusque et rapide une petite chose rose à moitié sous l'eau glacée, presque congelée. Il ne fallut pas plus de deux secondes à Roy pour comprendre la situation. Il lança un regard à son Lianaja grelottant à côté de la Fragilady. Ce regard ne signifiait qu'une chose : « Sauve-le ! ». A l'aide de Fouet Lianes, il sortit le pokémon de l'eau. Il ne le connaissait pas mais ça n'était pas l'important. Il était faible, très faible. La larme à l'oeil, la jeune femme prit le pokémon dans ses bras et le serra fort contre elle, oubliant la tempête et même les personnes autour. On l'entendait marmonner quelques mots …
« - Dix minutes là-dedans … Froid … Pas ton fort … Reste en vie ! »
Quelques sanglots accompagnèrent ces paroles. Dix minutes dans cette eau, à si basse température ! Et si en plus le pokémon ne supporte pas le froid, les chances de survie sont peu élevées … Il n'y avait pas de temps à perdre.
« - Rentrons, perdre du temps est un luxe que l'on ne peut pas s'offrir maintenant ! »
Il avait décidément bien vite comprit l'urgence, et prit la main de la demoiselle avant de courir vers sa maison, sans la lâcher. Arrivés vite, les choses s'enchaînèrent tout aussi rapidement : une bassine fut sortie puis remplie d'eau chaude, puis on fit baigner le pokémon rose dedans. C'est tout ce qui était possible de faire. En voulant allumer la lumière, Roy et les deux pokémon constatèrent qu'il n'y avait pas d'électricité. Fichu blizzard ! Il ne restait plus qu'à aller chercher du bois entreposé sous un abri à côté de sa maison pour allumer la cheminée. Accompagné par Milady, il rapporta quelques bûches. Saïko était resté à l'intérieur pour veiller sur le pokémon avec la jeune femme. En rentrant, cette dernière sanglotait à nouveau … Tandis que Roy et sa Fragilday imaginaient le pire, Saïko, lui, souriait plein de compassion. Car oui, le pokémon était encore en vie …
Rassuré lui aussi, le jeune homme alluma le feu de cheminée sereinement, puis s'installa sur le canapé qu'il venait de mettre devant. Il invita la jeune femme à s'asseoir à côté tandis que Saïko s'était enroulé sur un coussin et Milady, à moitié allongée, posait sa tête sur les jambes de son dresseur.
A son tour, la demoiselle prit place et rompit le silence qu'elle n'avait pas osé briser avant maintenant.
« - Je ne sais pas comment te remercier, le blizzard est apparu si soudainement et ma Cotovol à été projetée au fond de l'eau glacée et je n'ai rien pu faire. Tout est de ma faute, je suis indigne d'être sa dresseuse. Si tu n'étais pas intervenu, il ne m'aurait resté que mes yeux pour pleurer ... Merci pour tout ... »
On voyait bien qu'elle était toujours tourmentée par ce qui venait de lui arriver, ce qui est normal après tout. Le tutoiement n'était peut-être pas volontaire mais ne dérangeait en rien le jeune homme.
« - Pas de quoi, c'est le moins que je pouvais faire. Je suis Roy, et … Toi ?
Lui aussi se mettait à la tutoyer, ce qui la fit légèrement sourire avant qu'elle réponde.
« - Julie. Je viens d'emménager avec ma famille à Flocombe, et même si je sais qu'il fait souvent froid ici, je n'aurais jamais cru me faire surprendre de cette façon par une tempête de neige. »
« - Oublions ça, il y a eu plus de peur que de mal … »
Après un petit moment de silence, elle finit par demander :
« - Soyons amis, tu veux bien ? »
Et bien que la demande soit plutôt enfantine, Roy se voyait mal refuser, d'autant qu'il s'entendrait certainement très bien avec cette personne qu'il venait de sortir du pétrin.
« - Avec plaisir ! »
Ainsi débuta la longue amitié qui unit dorénavant Roy et Julie. Mais cette amitié se transforma rapidement en une grande complicité tant que …

Ce beau jour de printemps …
Sous les pétales blancs des arbres fleuris …
« - Roy, je peux te parler une seconde ?
- T'as pas besoin de me demander, enfin ! -répondit-il, en affichant un large sourire
- Dis, j'ai l'impression qu'on se connaît depuis des lustres, c'est bête non ? Ca ne remonte qu'a l'hiver dernier ! Et je t'apprécie beaucoup tu sais. Dès notre première rencontre, tu sais dans le blizzard, où tu as sauvé Cotovol, tu m'es tout de suite apparu comme un prince charm … Enfin ! Je veux te le dire, maintenant … je … t'aime Roy ! »

Cette déclaration le stoppa net. Et malgré ça, il savait depuis des jours qu'il ressentait la même chose pour elle. La réponse fut presque évidente.

« - Moi aussi ! »


Depuis ce jour, les tourtereaux se virent encore plus souvent. Les familles des deux jeunes avaient aussi fait connaissance, et s'entendaient aussi bien qu'eux. Roy et Julie aimaient voyager, et partaient souvent ensemble vers les villes alentours, et quelquefois dans d'autres régions. Il faut dire que l'aéroport le plus proche est à Parsemille, ce qui ne fait pas loin du tout depuis Flocombe.
Outre leurs nombreux séjours et leurs quotidiens heureux, les deux jeunes ont chacun commencé à voir les choses en grand : Roy, passionné depuis toujours par les concours s'est promis de devenir un top-coordinateur, tandis que Julie s'était plutôt tournée vers les combats d'arène et désirait devenir maître de la ligue.
A eux deux, il commencèrent un long périple à travers leur région, en alternant entre les combats d'arène et les concours. Tout portait à croire que cette expédition serait un pur bonheur, enrichissante à souhait, et qu'elle renforcerait les liens déjà solides qui unissaient le jeune couple. Mais voilà, cette description fut celle du début de l'aventure, jusqu'à ce jour où ...
Jusqu'à ce jour pendant lequel un événement bouleversant vint détruire toute envie de poursuivre le périple qu'ils avaient prévu. L'un s'est retrouvé plongé dans un trouble émotionnel, et l'autre … L'autre était 'inapte à continuer' …
C'était un matin, Julie avait deux badges en sa possession, Roy ne détenait toujours aucun ruban. Il venait d'essuyer une première défaite lors d'un concours, là, pas de quoi le démotiver. On ne peut pas gagner dès le début, surtout quand il y a plein de participants. Sur le Pont Sagiciel, les deux compagnons marchaient en direction de Volucité, où la jeune femme comptait bien obtenir son troisième badge.
A leur arrivée en ville, le couple se sentit désorienté. Bien que les deux jeunes avaient déjà visité Volucité, aucun ne pouvait se souvenir du lieu précis où se trouve l'arène. Il fallut y aller au pif. Au lieu de tomber sur le bâtiment désiré, les deux complices se retrouvèrent face à un stand vendant des glaces Volutes, qui sont d'ailleurs assez connues. De plus, il commençait à faire chaud en cette fin de printemps. Et il n'y avait pas de queue ! L'occasion était trop belle, et la gourmandise eut raison des jeunes : chacun s'acheta une glace. En se retournant, Julie aperçut un magasin aux vitrines attirantes. Elle appela Roy, puis traversa la route pour aller voir …
« - A ta droite ! »
« - Quoi ? »
Un camionneur sortant d'on ne sait trop où semblait ne pas avoir vu la jeune femme, qui était pourtant droit devant lui. Roy se mit a son tour en danger, traversa la moitié de la route pour tenter de la ramener sur le trottoir. Il étendit son bras bien long mais … trop tard. Le camion venait de renverser la bien aimée de Roy, et venait de bousiller le bras de celui-ci. Paniqué, il en oublia la douleur et se rua vers son amie.
« - Non, Julie !! »
Elle respirait très faiblement, tant que le jeune homme la voyait déjà mourir sous ses yeux. Le camionneur venant de se rendre compte de son acte, rejoignit Roy.
« - Elle est tarée ta copine ! »
En temps normal, il n'y aurait eut qu'un chose à dire : 'Vous vous foutez de moi ?' . Là, non, Roy était trop sous le choc pour brailler sur le chauffeur, qui était entièrement responsable à ses yeux. Faut dire qu'il roulait pas doucement !
« - Rendez-vous utile et appelez les secours ! » - avait-il dit d'un ton sec, c'était un ordre.
Sur le coup, il oublia qu'il était face à un adulte. Mais le camionneur ne réagit pas mal et sortit son portable.
« - Reste avec moi, pour toujours ... »

Emmenée aux urgences à l'hôpital de Volucité, la jeune femme devînt le centre d'attention d'un groupe de docteurs. Dans l'ambulance, Roy avait contacté les parents de Julie par vokit, ces derniers gagneront l'hôpital sous peu. Maintenant, on le voyait patienter en tremblotant à l'extérieur de la chambre où les médecins venaient d'installer la jeune femme. Il observait régulièrement comment sa se passait par l'intermédiaire du petite vitre. Alors qu'un médecin venait de quitter la pièce pour quelques instants, les parents venaient d'arriver, au pas de course.
« - Je suis pitoyable, je n'ai rien pu faire … Ce salaud m'a même pété le bras ! »
Roy était en colère, c'était visible et compréhensible, mais ça n'arrangerait pas les choses pour autant.
« - Doucement Roy, où est-elle ? »
D'un geste il désigna le lit de Julie à travers la vitre. A ce même moment, son rythme cardiaque se ralentissait … Puis atteint … Zéro …
La mère fondit en larmes, le père voulut se montrer fort et la prit dans ses bras. Malgré ça, il ne retenait pas ses pleurs. Roy de même …
« - Pourquoi toi ?.. »
Un docteur sortit, et prononça des paroles qui résonnèrent longtemps dans la tête de chacun

« - Je suis désolé. »


Depuis ce jour, Roy est rentré chez lui. Il restait cloîtré dans sa chambre, mangeait moins, sortait moins. Seuls ses pokémons voyaient réellement un changement d'attitude, et pour cause, Roy ne voulait plus jamais être seul. Le décès de sa petite amie, il l'a ressenti comme un manque si immense que même Milady et Saïko, qui sont pourtant ses amis de toujours à lui aussi, ne pourraient le combler …
Le jeune homme se disait que plus jamais il ne serait heureux comme avant, que la tristesse avait prit une énorme place en lui ...

Donne moi la chance d'être mieux ~

Après quelques mois, tout était presque redevenu comme avant. Roy avait finalement retrouvé le sourire ; les émotions se sont plus ou moins effacées avec le temps. Parfois tout de même, il feignait la joie. Le simple souvenir de Julie, du temps passé avec elle, lui donne la larme à l'oeil.
Plus il pensait à elle, plus une idée de l'honorer germait dans sa tête. Bientôt, il voulut se remettre à parcourir à monde à la conquête des rubans. Mais cette fois-ci, les combats d'arènes seront aussi son objectif. Roy avait la volonté de faire pour Julie la chose qu'elle désirait tant. Pour elle, il était prêt à devenir autant le maître d'une ligue que top coordinateur.
Alors, la tristesse qui restait au jeune homme se transforma en une grande volonté. Il décida d'aller se battre pour impressionner sa belle de là où elle est, mais à Kanto. Roy avait décidé qu'il triompherait des ligues de toutes les régions dans un ordre tel qu'il finisse par Unys.
Un choix particulier qui ne devrait pas pour autant lui porter préjudice ...

Tout reste à faire ~

Roy partit en bateau pour Kanto en milieu d'automne, et débarqua finalement à Carmin-Sur-Mer. Il commença par se rendre au Bourg-Palette, le village 'des débuts', comme on dit par ici. Un savant y vit, le professeur Chen. Il devait connaître madame Keteleeria, la professeure d'Unys. Chen ajouta un module au pokédex doré du jeune homme : maintenant, il pouvait enregistrer des pokémon de toute région. Son pokédex était devenu 'national'.
Désormais, Roy part en direction de Jadielle, ville où il y aura apparemment un concours prochainement.

C'est avec une immense volonté qu'il se lança dans l'aventure, à Kanto !